Photo de rue

Ces jours-ci, c’est la grisaille.  On se retrouve dans un entre-deux, les belles couleurs d’automne s’étant envolées et la neige tardant à se pointer le bout du nez.  Le paysage est relativement peu photogénique. Doit-on remiser notre appareil photo?  Que non!  Le moment est propice pour faire de la photo de rue.  Tous ces parapluies, les reflets sur les pavés, ces visages, ces situations urbaines, de quoi combler moultes fois le photographe en nous.  Même si j’ai déjà traité ce sujet par le passé, voici à nouveau quelques trucs et conseils pour tirer profit de bonnes situations photo de rue.

100 000 visites!

© Louis Lavoie photo.  N'hésitez pas à commenter ou à vous procurer cette photo si elle vous plaît.  You like this photo?  Don't hesitate to comment or order.

Voilà de quoi me faire écarquiller les yeux…à l’instar du passant que j’ai capté ci-dessus (j’y reviendrai).  Au moment où vous lirez ces lignes, ce blogue aura atteint 100 000 visites! Que de chemin parcouru depuis sa création en 2010.  C’était hier! J’ai peine à croire les statistiques que j’ai sous les yeux.  800 visites en 2010, quelques milliers en 2011, plus de trente-cinq milles en 2012 et nous allons atteindre près de 60 000 visites en 2013.  Ouf! Merci!  100 000 remerciements d’être présents.  Des remerciements particuliers à ceux et celles qui prennent le temps de partager les articles avec leurs amis et connaissances. Merci de faire connaître ce blogue.  C’est un geste qui touche beaucoup.  Merci à de précieuses collaboratrices et sources d’inspiration lorsque la page blanche était au rendez-vous (Denise, Paule).  Merci à Marie-Jacques Rouleau pour accompagnement dans le web social.  Le blogue a pris son envol grâce à son éclairage et expertise.  Merci également à ceux et celles qui s’abonnent à ce blogue afin d’être informés à chaque nouvelle parution. Finalement, l’expression de toute ma reconnaissance à vous tous qui prenez quelques instants pour commenter, pour témoigner à la fin des articles.  Vous êtes fidèles, vous êtes assidus, vous êtes généreux.  C’est très apprécié. Beaucoup.

Photo de rue: calculée oui!  Spontanée? parfois.

Lorsqu’on pense à la photo de rue, il nous vient souvent à l’esprit des images de situations captées sur le vif.  Ces photos racontent des histoires, des anecdotes, des incidents, des accidents, des drames parfois, parfois évidents, souvent vécus en silence.  La perception qu’on peut avoir de l’exercice de faire de la photo de rue en est un vagabondage au gré des situations, d’avoir des réflexes photo de chat et de mitrailler au gré des situations qui peuvent survenir avec un appareil de type Rangefinder.

Dans les affirmations précédentes, il y a des éléments qui peuvent s’avérer justes.   Dans cette photo ci-dessus par exemple, quelques éléments jouaient en ma faveur.  Primo, j’avais un appareil photo, mon Canon G15, mon outil préféré pour la photo de rue.  Impossible de faire de la photo de rue si on n’a pas en sa possession un appareil pouvant réagir et s’adapter rapidement à des situations.  J’ai toujours mon Canon G15 à portée de main et dans ce dernier cas – ô horreur! – je privilégie le mode «programme» comme je l’ai écrit par le passé.  Pourquoi?  Afin que je sois en mesure de réagir rapidement à des situations plutôt que d’avoir à peaufiner des réglages avant de pouvoir déclencher.  Une hérésie?  Non, un choix. 🙂

À titre d’exemple, j’avais remarqué le va-et-vient de ce livreur de journaux dans des conditions matinales difficiles sous la pluie.  J’ai été chanceux que son parcours le mène vers moi.  Par contre, pour faire une photo avec un certain impact, je savais que je devais tenter de capter la scène avec le moins d’éléments distrayants en arrière-plan.  L’importance pour moi était ce livreur, son habillement, son carosse et sa démarche dans des conditions météo difficiles.  L’arrière-plan n’était pas un élément de contenu significatif.  Par contre, je ne voulais qu’il distrait.  Je me suis déplacé, cadré et clic!  Voilà une photo de rue à mi-chemin entre la photo spontanée et calculée.  Spontanée dans la situation (je ne m’attendais pas à croiser ce livreur de rue) et calculée dans le cadrage.

Dans le cas de cette photo-ci, le calcul entre certainement en ligne de compte beaucoup plus que la spontanéité.  Mon oeil a été attiré par l’alignement des sécheuses qui m’apparaissent comme autant de paires de yeux.  J’ai cadré et j’ai attendu le passage d’un passant, l’inclusion d’un être vivant dans une photo donnant toujours un peu plus d’impact à celle-ci.  Je ne m’attendais pas à ce que ce dernier tourne son regard dans ma direction et que ses verres fassent écho aux ouvertures des sécheuses à l’arrière-plan.

À nouveau dans ce cas-ci, j’ai identifié mon sujet de rue avant de capter la situation.  Au lendemain d’une vigoureuse tempête avec des vents d’une rare intensité, plusieurs arbres ont succombé au combat.  Dans un parc, plusieurs gisaient au sol.  Pour illustrer le phénomène, j’ai donc choisi mon cadrage et ai attendu le passage d’une joggeuse pour donner une perspective et une échelle aux éléments.  Et clic!  J’ai toutefois commis la même erreur que j’observe chez plusieurs soit le fait que sitôt la photo prise, j’ai jeté un coup d’oeil à mon écran arrière pour voir si j’avais bien capté la scène.  En relevant la tête, j’ai pris conscience que la joggeuse s’était arrêté et observait l’arbre qui gisait avec une certaine tristesse et stupéfaction.  Le moment était plus fort que ce que j’avais capté précédemment mais avant que je puisse réagir, il était passé.  Zut!  Un bon rappel de ne pas se laisser distraire et de résister à l’appel de l’écran arrière – il sera toujours temps plus tard de vérifier une prise de photo.

Encore une fois, voici un exemple d’une photo de rue où le calcul entre en ligne de compte.  J’avais repéré cette allée d’arbres.  Le temps pluvieux faisait en sorte que les couleurs étaient magnifiques et que le macadam luisait. Je savais que le cadrage en mode portrait conviendrait le mieux à ce sujet.  Je voulais également me placer de façon à positionner la diagonale des arbres à partir des coins inférieurs de mon cadrage.  J’ai donc cadré puis patienté jusqu’à ce que des personnes se pointent dans mon cadrage.  Je ne pouvais demander mieux avec cette personne en plein action et avec cette magnifique tuque orange qui donne un brin de couleur vive au décor. Cette photo peut sembler spontanée mais en réalité, le calcul et le repérage y sont pour beaucoup.

Qu’on se rassure, la spontanéité a toujours une place d’importance dans la photo de rue – comme en fait foi la photo ci-contre.  Par contre, je vous encourage à repérer certains lieux qui vous inspirent et qui vous amènent à vous faire la réflexion: «Ce serait une belle photo de rue si…». Si vous y parvenez, vous êtes sur la bonne voie.  Voilà qui indique que vous «voyez» la photo à faire, vous visionnez la photo dans votre esprit. Positionnez-vous alors pour faire la photo que vous avez à l’esprit et…patientez.  La vie fait bien les choses et elle sourit aux audacieux…et à ceux et celles qui croient au proverbe: «tout vient à point à qui sait attendre». 🙂

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11 commentaires pour Photo de rue

  1. Karine dit :

    Bonjour,

    Merci pour cet article et bravo pour les 100 000 visites!!!!
    Ah pas facile la photo de rue pour moi, j’ai peur aussi du regard des gens et que certains le prennent mal que je les incluent dans ma photo… Mais cela rend vraiment bien!

    A+
    Karine

  2. Bravo Louis pour tes articles toujours passionnants. 100000 visiteurs n’est qu’un début ! C’est mérité :^)

  3. Sylvain Lavoie dit :

    Félicitations Louis pour ces 100,000 visites! Comme quoi quand on fait bien les choses, les gens sont au rendez-vous. Nous sommes privilégiés de partager ces moments avec toi. Merci!

  4. Dominique-André dit :

    Good morning Mister Louis 🙂

    Votre article tombe à point nommé puisque je suis justement sur un projet de photos de rue … Exercice qui va être une véritable punition pour moi dans la mesure où je vais devoir vaincre ma timidité naturelle 😉 celle, de sortir mon appareil du sac en publique et oser shooter en rue. Je n’ai pas de G15 moi Môssieur … 🙂 …

    Pour la luminosité, je confirme, elle n’est pas des plus joyeuse ni franchement photogéniques selon moi. Plafond très bas, lumière terne… mais encore une fois, cela n’engage que moi sauf pour le noir et blanc et le côté dramatique que l’on peut d’avantage mettre en avant mais bon, avec la crise économique qui déjà fait tant et tant de ravages sociaux avec son cortège de misères, faut-il encore rajouter du noir au noir ? Notamment si nous exposons nos photos sur les médias sociaux ou autres. Peut-être se pose alors la question de savoir si nous avons une responsabilité morale ? Celle d’essayer de remonter ce même moral chez beaucoup en ces temps difficiles par la diffusion de nos photos sur ces mêmes réseaux sociaux et autres…

    Amateurs, passionné(e)s, pro’s, nous essayons d’écrire la lumière, celle de notre temps…
    Mais c’est un autre débat …
    Belle semaine pour vous Monsieur Louis 🙂

  5. lapixelbox dit :

    Bonjour Louis,
    L’idée des parapluies est vraiment sympa. Il est vrai que, lorsque nous sommes entre ces deux saisons, nous peinons pour trouver un sujet photographique. On essaye les flaques d’eau, les reflets dans les vitres, … Rien de bien de sensationnel et nouveau. L’idée du parapluie peut être étendue aux tenues : ciré, kway, bottes et autres éléments relatifs à la pluie.
    On peut aussi s’essayer avec le froid et ses divers qui en découlent. Cela est aussi sympa et nous permet de nous aiguiser l’œil en attendant Décembre avec les décorations de Noël, les sapins, la neige, les illuminations, … etc.

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