Peut-être est-ce le temps des Fêtes et l’histoire de la Nativité qui m’inspire à vous présenter mon interprétation du «buisson ardent» 😉 même s’il ne ressemble en rien à celui au bas du Mont Sinaï dans l’enceinte du monastère orthodoxe Sainte-Catherine.
Y’a des projets photo qui deviennent parfois carrément magique. Si on m’avait dit qu’un jour – que dis-je – qu’une nuit , je ferais du « light painting » sur un joshua tree au Nevada….je ne l’aurais pas cru! «Nuit magique» comme chantait Catherine Lara. Merci la vie.
La veille, j’avais installé ma tente dans le Red Rock Canyon. Le lieu est superbe et est un site privilégié pour les mordus d’escalade. Les formations géologiques sont très intéressantes – à l’instar de l’ensemble du Sud-Ouest américain. Lorsqu’on fait un voyage photo dans cette région, on ne tergiverse pas, on n’hésite pas. On profite de chaque moment pour faire de la photo – y compris et surtout à la tombée de la nuit.
Après avoir exploité l’éclairage de la tombée du jour pour faire de la photo, je me suis tourné vers ce «joshua tree». Sa forme était intéressante. J’avais aussi remarqué la lumière diffuse à l’horizon – pollution lumineuse gracieuseté de Las Vegas à quelques milles du canyon.
Au moment où j’ai commencé à prendre des photos du joshua tree, la lumière était presque inexistante. J’avais eu le réflexe avant de quitter mon emplacement de camping de récupérer ma lampe de poche. Je me suis servi de celle-ci pour pointer un faisceau lumineux sur l’arbuste pour aider mon appareil photo à faire sa mise au point, puis ai mis ma lentille en mode manuel pour ne plus perdre cette mise au point.
Le déclic s’est alors fait dans mon esprit. Pourquoi ne pas faire du «light painting» c’est-à-dire profiter du fait que je devais faire une longue exposition pour «dessiner» avec la lumière de ma lampe de poche l’arbuste que je photographiais.
Quel plaisir. L’exposition était longue, soit une trentaine de secondes. J’ai programmé le démarrage de mon exposition pour un délai de 10 secondes. Je profitais de ces dix secondes pour m’approcher de l’arbuste puis pendant les trente secondes suivantes, je me déplaçais et dirigeais le faisceau de ma lampe de poche sur certaines des branches de l’arbuste. Même si je suis présent à l’occasion dans le plan de la photo, rien n’y paraîtra au final dans la mesure où je suis en mouvement.
La nuit était vraiment magique. J’avais ma photo du jour! 😉
Je vous souhaite une belle année photo en 2011 à vous tous. Que l’émerveillement fasse toujours et autant partie intégrale de votre sac photo.
Données techniques:
Pour ma composition, j’ai privilégié un angle permettant aux branches de bien se dégager de l’arbuste. La luminosité à l’arrière créé un relief à l’horizon. Je suis impressionné par la sensibilité des boîtiers car les différentes tonalités présentes dans la photo sont à peine perceptibles à l’oeil nu dans la noirceur ambiante. Toutefois, les longues expositions nous révèlent des tonalités superbes.
Quelques essais au début pour peaufiner ma technique, dépister les endroits où mon éclairage n’était pas suffisant. Pour chaque pose de 30 secondes, mon appareil en prenait autant pour traiter la photo au chapitre de la réduction du bruit. Je préfère laisser l’appareil faire une partie du boulot pour le peaufiner par la suite avec mon logiciel Dfine de Nik’s Software.
Iso: 100
Ouverture: F/5,6
Vitesse: 25 secondes
Objectif: Tamron 17-50mm F2.8
Boîtier: Canon 40D
Pour mieux connaître le «light painting»:
- Groupe Flickr
- Communauté de Light painters
- Christopher Hibbert – un photographe qui en fait une spécialité
Merci de me lire. Enrichissez mon propos avec vos commentaires. Avec vos mots, ce blogue n’en deviendra que plus riche.
Très intéressant comme toujours Louis, et bien expliqué. Je note que je dois ajouter une lampe de poche à mon ‘kit’.
Merci pour le commentaire Denise. Y’a moyen de faire de petits projets dans le confort de sa maison pour développer la technique du light painting. Plusieurs vidéos sur le sujet sont disponibles sur YouTube, chacun illustrant un projet et la façon dont le photographe s’y est pris.