♫ «I’m in a New-York state of mind» ♫♫

La grosse (et belle) pommeOn se dirige vers la Grosse pomme  et on a le goût de faire des belles photos.  Comment se prépare-t-on?  Qu’avons-nous besoin?  Qu’est-ce qu’on doit savoir?  Quels sont les meilleurs endroits?  Existe-il des règles?  Et les meilleures heures pour faire de la photo?  Fort de mon récent voyage à New-York, j’apporte certains éléments de réponse. 

La grosse (et belle) pommeL’année 2012 s’est amorcée avec un magnifique cadeau: une belle virée photo à New-York.  Magique les copains, tout simplement magique.  Je m’étais préparé au blizzard de janvier qui peut parfois paralyser New-York.  Quelques jours, j’ai connu un New-York glacial et humide.  Pour les autres jours, j’ai découvert un New-York aux allures printanières pendant lesquels les New-Yorkais ont profité de chaudes températures de 8C à 14C.

Si vous êtes un lecteur de mon blogue depuis quelques temps, vous savez combien j’insiste sur l’élément de préparation à l’acte photographique.  Oui, on peut prendre des photos à la volée – et New-York est certes une mine d’occasions pour ce faire – mais vous retirerez une grande satisfaction à faire un minimum de préparation à vos photos pour ensuite les réaliser.  Vous passez alors de l’acte de «prendre des photos» à celui de «faire des photos».

La préparation

Certains parmi vous sont peut-être du type «happy go lucky» ou encore «la chance sourit aux audacieux».  Vrai que la chose réussit à l’occasion.  Mais pour un voyage photo, à mon avis, y’a rien comme un minimum de préparation.  C’est fou comment les choses changent par contre.  Il y a cinq à dix ans, j’aurais insisté sur le fait de se procurer quelques magazines photos ou encore parcourir des livres de photographes réputés pour leurs photos d’un lieu pour s’imprégner des espaces où on aimerait faire de la photo.  Depuis cinq ans, le réflexe est davantage de s’inspirer des photos des lieux qu’on s’apprête à visiter publiés dans les médias sociaux (Flick notamment) pour y découvrir «les meilleurs spots».  Et voilà que ça change encore.  L’émergence rapide des appareils mobiles (téléphone intelligent, tablette mobile) transforme beaucoup les pratiques.  Puisque les médias sociaux permettent dorénavant de géolocaliser nos photos,  voilà que des applications pour ces appareils mobiles deviennent de formidables outils pour préparer notre itinéraire photo.  Ç’a été mon cas pour ce récent voyage alors que l’application Stuck on earth produite par la firme de Trey Ratcliff (Monsieur HDR) s’est avérée une vraie mine d’or.  L’application met en vedette les photos des usagers de Flickr qui acceptent de lier leur compte à cette application.  Sur votre IPAD, vous n’avez qu’à choisir une ville, un quartier, un lieu spécifique pour y voir apparaître plusieurs photos qui auraient été prises à cet endroit.  En examinant les centaines de photos  de New-York versées dans l’application, j’ai pu déterminer les lieux – voire même le type de lumière recherchée – qui allaient constituer mon itinéraire.  J’ai ainsi pu découvrir ce lieu magnifique ci-dessus situé du côté du port de Brooklyn qui me donnait non seulement une belle perspective sur Manhattan mais également ces billots qui font un avant-plan très intéressant.

On amène quoi?

  • Un sac photo confortable qu’on peut transporter pendant des heures.  Ce sera le cas.  Vous marcherez beaucoup avec votre sac photo.  Il vous fait mal au dos?  Au cou?  Aux épaules?  Une partie du plaisir vient de s’envoler.
  • Un trépied…un trépied!  Surtout si vous envisagez la longue exposition, la photo de nuit (et elle sera belle!), du hdr.  Ça vaut la peine – mais attention, il y a des contraintes new-yorkaises que nous aborderons plus loin.
  • Vos lentilles de base (standard, grand-angle).  Je me suis servi à à 75% de ma standard 17-55mm et l’autre 25% de ma 10-22mm.  À une seule reprise, et pour cinq photos, me suis-je servi de ma 70-200mm (F4).  Pas nécessaire, vraiment pas.
  • Cric...crac...boumUn appareil compact.  Si vous avez un appareil compact outre un boîtier, amenez-le.  Pour la photo de rue, je me suis beaucoup plus servi de mon appareil compact que de mon boîtier.  Sortez votre boîtier avec une lentille assez volumineuse et les New-Yorkais vous repèrent (et évitent) autant que les faux saddhus (en Asie) se précipitent vers vous.  Avec un compact, personne (ou presque) ne vous remarque…
  • Une ou des batteries de rechange ou carte mémoire additionnelle.  La période hivernale est exigeante sur les batteries.  Mieux vaut prévenir que guérir.  Sérieux, un détenteur d’un boîtier Canon 1D mark IV m’a demandé dans un café si j’avais un chargeur pour sa pile.  Celle-ci était vide et il avait laissé son chargeur dans son pays.  Il avait fait le tour des magasins pour acheter un chargeur mais en vain.  Je lui ai suggéré qu’il aille à un magasin que je connaissais à proximité de l’endroit où nous étions pour s’acheter plutôt une nouvelle pile (chargée) qui lui serait de toute  façon utile à l’avenir.  Il n’y avait pas pensé!

Ce qu’il faut savoir….

  • À quelle heure le soleil se lève-t-il?  Se couche-t-il?  Dans quel angle sera-t-il par rapport à la photo que vous souhaitez faire selon l’heure du jour?  La lune sera dans quelle axe?  À quelle heure?  L’outil par excellence pour connaître les réponses est «The Photographer’s Ephemeris».  Tout est là.  C’est une application autant pour les mobiles Apple que pour la plateforme Android.  C’est très très bien fait.
  • Central StationTrépied et New-York ne font pas toujours bon ménage.  Y’a pas une règle commune à New-York qui s’applique.  À Central Station, j’ai pu utiliser mon trépied pour faire quelques photos longue exposition jusqu’à ce qu’un policier me remarque et vienne m’intimer de le ranger.  Interdiction alors du trépied dans tous les espaces publics?  Et non.  Celui-ci peut être utilisé dans le métro selon les règles publiées.  J’ai eu peu de succès pour utiliser mon trépied devant le superbe Seagram Building (architecte: Mies Van der Rohe), un garde de sécurité m’interdisant de photographier en utilisant l’espace devant l’édifice.  Par contre, j’aurais pu utiliser mon trépied sur le trottoir, mais sur la Park Avenue, c’est plutôt à risque d’engueulades avec les piétons.  Pour ce qui est des tours d’observations réputées (Rockfeller Centre, Empire State Building), les règles sur les sites sont spécifiques: pas de trépied.  Bravo pour ceux qui ont réussi du HDR en photo de nuit à main levée.  Compte tenu des restrictions et du fait qu’on signalait que le trépied pouvait être confisqué, j’ai évité l’endroit.
  • Du magasinage à New-York?  Bien sûr.  Mais pas nécessairement côté vêtements et chaussures.  Vous êtes sur le territoire d’un des magasins photo les plus impressionnants – j’ose le dire – en Amérique du Nord.  B&H, c’est énorme.  On me disait qu’ils ont 800 employés à leur magasin (9e avenue/34e rue).  800…sur les 2 000 employés pour l’ensemble de cette entreprise!  Il n’y a pas juste de l’équipement photos mais l’entreprise vend le matériel d’un nombre d’impressionnant de manufacturiers.  C’est l’endroit pour faire de belles découvertes….et tenter de résister à bien des tentations. 🙂  Une suggestion?  Fouillez sur le site Web du magasin dans la section du matériel usagé.  Vous repérez quelque chose d’intéressant?  Vous vous présentez au comptoir approprié pour examiner l’objet convoité.  Y’a (trop) de belles trouvailles à faire.

Patience et persévérance

Malgré toute votre préparation et la planification, il arrive que la météo ne coopère pas.  Pour quelques-unes des photos que je souhaitais faire, j’étais à la recherche d’un coucher de soleil avec beaucoup de nuages.  C’était la photo que j’avais à l’esprit pour deux localisations.  Dans chacun des cas, j’ai dû m’y prendre à deux reprises pour finalement obtenir ce que je souhaitais.  La photo de Manhattan dans le haut de l’article est l’une d’entre elles et pour celle ci-dessous, j’ai finalement pu obtenir l’éclaircie ensoleillée en fin d’après-midi à ma deuxième visite pour mettre en valeur le fameux Bow Bridge dans Central Park.

Bow bridge

Et des surprises…

J’ai beau insister sur la planification et la préparation, n’empêche que des surprises vont survenir.  Et elles sont souvent heureuses.  À titre d’exemple, j’avais pris mes renseignements sur le Brooklyn Bridge.  J’avais bien vu les magnifiques photos qu’on pouvait y faire.  J’y étais à la tombée du jour puisque je voulais faire des photos de nuit.  Voilà pour la planification.

La réalité maintenant.  Je n’avais pas prévu le nombre de passants importants présents sur le pont à l’heure visée.  Je n’avais pas prévu que la promenade du pont était empruntée par un grand nombre de cyclistes qui voyagent à vélo entre Brooklyn et Manhattan pour aller travailler.  J’étais en pleine heure de pointe pour leur retour à la maison.  Je n’avais pas prévu la vibration constante du pont en raison du volume important de voitures qui vient affecter la stabilité du trépied.

J’allais repartir avec mon petit bonheur après avoir fait quelques photos pour la forme (vraiment sans plus) lorsque je me suis souvenu d’un renseignement que j’avais vu dans dans The Photographer’s Ephemeris et d’un détail remarqué plus tôt.  J’ai mis en pratique une pratique mise de l’avant dans mon tout premier article sur ce blogue.  En me dirigeant vers la sortie du pont, j’ai jeté un regard à l’arrière pour voir si cette perspective m’amènerait d’autres possibilités.  Et elle était là!  Elle m’attendait.  La lune créait un éclairage extraordinaire au-dessus du Brooklyn Bridge.  Elle m’avait fait signe plus tôt et j’avais failli l’oublier!  Le décor qu’elle créait était celui de Gotham City, de Batman, de Spiderman, d’un monde imaginaire.    J’avais ma photo du Brooklyn Bridge.

Gotham cityAimez-vous la nouvelle mise en page de mon blogue?  Cet article vous a-t-il été utile?  Quelles expériences photos new-yorkaises êtes-vous en mesure de partager avec nous?  Merci pour vos commentaires. 

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3 commentaires pour ♫ «I’m in a New-York state of mind» ♫♫

  1. FG dit :

    Très bon billet et qui arrive à point. Ma copine veut y retourner bientôt et moi j’ai quelques idées de photos que je dois faire. Merci de partager, Louis !

  2. Sylvain Lavoie dit :

    Spectaculaire! Et sonore! … La photo du Port de Brooklyn: une symphonie de « djembes » (tambours africains) qui éclate en lumière. C’est glorieux. Le pont de Brooklyn devient une harpe gigantesque sur fond de Big Bang! C’est éblouissant. Bravo Louis. Voyager avec toi, ce n’est jamais banal. On pourrait dire: Louis Lavoie, Live From New York! A ne pas manquer.

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