Le défi était de taille. Moi qui adore la danse et qui envie les photographes qui signent les photos des troupes de danse, voilà que j’allais avoir la chance de photographier la générale (dernière répétition avant les représentations) de la réputée troupe de danse Osmose pour son spectacle annuelle. L’occasion se présentait enfin de mettre en pratique un certain style de photos que j’avais à l’esprit depuis longtemps puis d’en prendre d’autres selon les occasions qui allaient surgir. Je souhaitais être à la hauteur mais les défis étaient de taille. L’éclairage d’un spectacle n’est jamais le plus généreux pour un photographe. Tous ces danseurs et danseuses en mouvement, comment bien les saisir et les capter? Plus que jamais, bien exploiter son équipement était impératif pour l’occasion.
Bon début de semaine à vous tous et merci d’être à nouveau à notre rendez-vous. J’espère que votre saison printanière photo est bien amorcée. Les dernières semaines ont été passablement chargées pour moi avec des formations photo et des engagements. Malgré les apparences, je ne faisais pas relâche… ô que non. 🙂
Les lecteurs assidus de ce blogue savent combien je ne suis pas partisan ni n’encourage l’acquisition effrénée et sans considération pour de l’équipement de pointe. Pas besoin d’avoir la toute dernière génération de boîtiers ou de lentilles pour faire de la belle et de la bonne photo. Une bonne connaissance de votre équipement, des principes photo et un sens créatif va donner un impact beaucoup plus significatif à vos photos qu’un capteur de 12 – 16 – 18 – 24 ou 36 megapixels. Vous pouvez sortir des trésors avec un objectif F3.5 – 5.6 et des navets avec un objectif professionnel haut de gamme à ouverture constante F1.2. L’habit ne fait pas le moine ai-je déjà écrit. Toutefois, pour mon projet de photographier la troupe de danse Osmose, je vous confesse avoir beaucoup apprécié les possibilités contemporaines offertes par mon équipement. Vive les 6400 ISO avec bruit minimal rendus possibles par mon boîtier. Trois fois hourra pour ma lentille 50mm avec sa lumineuse ouverture F1.4. Avec ces deux outils – et un trépied parfois – je suis parvenu à capter des photos et figer l’action dans un contexte où l’éclairage était ingrat.
Il est faux de croire que l’éclairage d’un spectacle offre à un photographe une lumière de rêve. Par expérience, j’ai constaté que c’est souvent le contraire. L’éclairage est conçu pour les spectateurs, pour sculpter la scène, pour appuyer les émotions d’un spectacle. Malgré les apparences, il est rarement d’une forte intensité. Sauf pour des spectacles en plein jour, je ne me souviens pas d’une occasion où j’ai privilégié des ISO (100 ou 200) peu élevés pour la photo de spectacles. Le faire signifie l’incapacité d’obtenir une vitesse suffisamment rapide pour pouvoir figer l’action – à moins de rechercher un flou créatif.
Reste que malgré des ISO élevés et le fait de privilégier une ouverture généreuse afin d’obtenir une vitesse élevée, il faut faire le bon choix du mode d’autofocus et de la zone focus sur notre appareil pour tirer profit des capacités de ce dernier, figer l’action et réussir la photo que nous avons à l’esprit.
Deux notions viennent d’être soulevées: la «zone d’autofocus» et le «mode d’autofocus». Abordons la première soit la «zone d’autofocus». Vous avez la possibilité d’indiquer à votre appareil à quel endroit vous souhaitez qu’il fasse la mise au point. On le fait grâce à nos «collimateurs». Certains appareils offrent 9 collimateurs et les plus professionnels vont jusqu’à 64 collimateurs. Vous pouvez donc indiquer à votre appareil quel est le collimateur – ou la série de collimateurs – que vous voulez privilégier pour la prise de photo. Si votre appareil vous offre un grand nombre de collimateurs, opterez-vous pour une zone de focus ou pour un collimateur unique? Voilà des choix que vous avez à faire selon les circonstances et le type de photo. Il faut savoir que chez la plupart des appareils, le collimateur central est habituellement le plus réactif. Si vous faites donc de la photo sportive ou encore, un spectacle…de danse, il peut être avantageux de privilégier la portion centrale comme mise au point. Pour les photographes privilégiant la visée avec l’écran arrière, votre collimateur est habituellement un carré que vous pouvez activer et déplacer dans votre écran.
Dans tous les cas, à défaut d’indiquer à votre appareil où vous souhaitez faire la mise au point, ce dernier s’en charge pour vous. Il prend ses décisions… qui ne seraient peut-être pas les vôtres. Selon le capteur de votre appareil, il est fort possible qu’il privilégie la zone la plus contrastée dans votre cadrage puisque c’est la façon la plus facile pour lui de pouvoir faire une mise au point.
Référez-vous au manuel de votre équipement pour découvrir comment il vous est possible d’activer et de sélectionner les collimateurs. Une fois connu, vous aurez une option très puissante pour faire de meilleures photos.
Le choix du mode de mise au point
Dans la plupart des boîtiers (moins chez les appareils compact), quatre modes de mise au point vous sont proposés. Pour déterminer lequel convient mieux à la situation, une question est fondamentale: mon sujet bouge-t-il ou serait-il susceptible de bouger?
Votre sujet est fixe et ne bougera pas? Le mode d’autofocus qui vous convient le plus est «AF-S» pour Nikon ou «One Shot» pour Canon. Avec ce mode, votre appareil fait la mise au point à l’endroit que vous avez déterminé avec vos collimateurs et s’attend à ce que la distance entre ce sujet et votre appareil reste constant. Ce mode convient très bien pour la photo paysage, architecturale, le portrait, etc. Il permet également de pouvoir faire votre mise au point sur votre sujet, appuyer à mi-parcours sur votre déclencheur pour mémoriser cette mise au point, recadrer et appuyer plus fermement pour la prise de photo. Par défaut, votre appareil est probablement dans ce mode actuellement.
Votre sujet bouge
Dans le cas de mon spectacle de danse, ou de la photographie sportive, d’oiseaux, etc., aucun doute, le sujet va bouger. Qu’il bouge un peu ou beaucoup, il faut indiquer à notre appareil photo que le sujet va se déplacer, qu’il s’agisse de façon latérale ou encore en terme de profondeur. On choisit alors le mode AF-C pour Nikon ou AI Servo for Canon. Ce faisant, votre appareil va donc faire la mise au point de façon continue (AF-C= autofocus «continuous» en langage Nikon). J’explique souvent à mes étudiants qu’en mode de mise au point continue, notre appareil photo vient de prendre une boisson énergisante et la lentille est alors prête à réagir au quart de tour. Compte tenu de la sensibilité de ce mode, il peut être néfaste de prendre des photos dans ce mode si votre sujet est fixe car compte tenu que votre appareil s’attend à ce votre sujet se déplace, il n’est pas rare que la lentille va «patiner» et avoir de minimes soubresauts. Un flou en résultera. Paradoxalement, par inadvertance, vos photos risquent d’être floues en raison du choix du mauvais mode pour une situation donnée.
Pour profiter pleinement de ce mode de mise au point, faites celle-ci sur votre sujet (en mouvement) et maintenez votre index sur votre déclencheur. Vous sentirez votre lentille travailler et réagir pour suivre votre sujet et ajuster la mise au point en fonction de celui-ci. Sur certains boîtiers notamment de Canon, vous pouvez profiter d’un bouton AF-On à l’arrière de votre boîtier qui vous permettra de faire la mise au point sur votre sujet. En maintenant votre doigt sur ce bouton, votre appareil fait une mise au point continue en mode AI Servo. Très pratique. Difficile de s’en passer lorsqu’on fait de la photo sportive.
Mon sujet risque de bouger
Certains sujets se prêtent bien à une 3e option qui jumelle les deux premiers modes. C’est l’option que je privilégie par exemple lorsque je fais de la photo de cerfs. Ces derniers peuvent bouger mais peu, surtout lorsqu’on prend le temps de les approcher délicatement. Je met alors mon appareil en mode AF-A pour Nikon ou AI Focus pour Canon. L’appareil va alors faire la mise au point – selon votre collimateur – sur votre sujet. Ce dernier peut être fixe mais votre appareil reste à l’affût si ce dernier commence à se déplacer.
Le mode manuel
Parfois, aucun des modes n’est indiqué pour une situation et la mise au point est ardue. Ça peut être le cas pour un sujet comme la photo ci-contre ou encore des gouttes d’eau dans une fenêtre avec un arrière-plan intéressant. La lentille patine faute que l’appareil ne sache où faire la mise au point. Basculez alors en mode de mise au point manuelle en débrayant la mise au point automatique sur notre lentille et en manipulant celle-ci pour obtenir le résultat désiré. Même si la chose est possible, je n’ai jamais trouvé cela simple de pouvoir travailler la mise au point manuelle avec un appareil compact. Certains auront eu plus de succès que moi.
En choisissant le mode de mise au point qui convient le plus à votre situation photographique, vous maximisez vos chances de succès pour réussir vos photos et réduire la possibilité de flou dans celles-ci.
Enfin!
J’évoquais en début d’article le fait que j’étais très heureux d’avoir eu l’occasion de photographier cette dernière répétition d’un spectacle de danse. J’étais particulièrement heureux de pouvoir expérimenter la technique de double ou triple exposition dans un contexte de danse. Voilà des photos que j’avais à l’esprit depuis longtemps. Enfin, je pouvais tenter de les créer grâce à cette fonction présente dans le Canon 5D mark III. Photo avec deux expositions, 1/100 seconde, ouverture F4, ISO 6400. Je suis bien content du résultat. Vous pouvez voir d’autres photos du même acabit sur mon site Smugmug. Profitez du lien vers le site pour obtenir une réduction de 20% sur votre coût d’abonnement annuel.
J’espère que cet article vous sera utile. N’hésitez pas à commenter ou à partager vos suggestions ou expériences en matière de modes de mise au point. Vos mots sont précieux. Merci pour votre présence.
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