Vive les triptyques! Ils sont tellement jolis sur nos murs. On les aime pour leurs répétitions, pour les thèmes qu’ils explorent, pour les émotions qu’ils nous inspirent. Pourquoi alors – dans votre démarche photo – ne pas explorer le monde des triptyques. Vous verrez que vous pourriez faire progresser votre cheminement photo de façon très significative. Si, si. Réfléchir en terme de triptyque, c’est amener votre démarche photo à un niveau supérieur.
Pourquoi bouder les triptyques?
On affiche nos photos beaucoup dans les médias sociaux. Les espaces ne manquent pas. Pourquoi, quelle est la dernière fois que vous avez vu des triptyques être affichés? Peu, vraiment peu. On peut comprendre. Produire un triptyque requiert qu’on consacre un peu de temps à sa mise en scène (ou sa réalisation) à l’ordinateur. Bien souvent, on prend notre photo et on l’affiche immédiatement dans nos médias sociaux.
Autre élément, les espaces accordés à l’affichage des photos dans les médias sociaux, voire même les galeries photo (Smugmug, 500px, Zenfolio, etc.) n’est toujours celui qui permet la mise en valeur des triptyques. Dans WordPress par exemple, l’espace d’affichage est restreint à 640 pixels de large. J’aimerais bien que l’image de mes triptyques puisse occuper davantage l’espace, particulièrement en hauteur puisque les détails puissent être vus davantage. Dommage. 😦 Ceci étant, peut-être que l’espace naturel d’un triptyque est justement sur nos murs – là où on peut lui accorder tout l’espace qu’on juge nécessaire.
Ceci étant, je vous encourage à explorer le monde des triptyques. À mon avis, il représente un moyen formidable et très efficace pour bonifier votre cheminement photo.
Organiser notre pensée…organiser nos photos
Qu’est-ce qu’un triptyque? Un triptyque, comme nous le rappelle Wikipédia, est habituellement «une oeuvre peinte ou sculptée en trois panneaux». Dans le domaine de la photo, on poursuivra dans le même sens afin de réunir trois photos pour créer une oeuvre unique. On peut en réunir trois, ou quatre ou autant selon notre inspiration et démarche et selon l’espace alloué.
Réfléchir en terme de triptyque nous amène à organiser notre pensée photographique. Quelles photos va-t-on capter? Puis réunir? Que tente-t-on d’exprimer? Quels thèmes ou sujets veut-on explorer? Va-t-on travailler en couleur…ou en noir et blanc? Toujours avec la même lentille? S’agit-il d’un même sujet vu sous différents angles? Sous différentes saisons?
Les photos peuvent être unis – ou désunis – en fonction de leur sujet, de leur traitement numérique, de leur temporalité, etc. Mais une chose demeure à mon avis. Le fait que vous réfléchissiez en terme de triptyque vous amène à vous doter d’un plan de match. Vous visualisez votre ensemble, vous imaginez celui-ci. Vous concevez avant de photographier. Et voilà un pas de géant que vous franchissez dans votre cheminement photo.
Dans le cas du triptyque sur les portes de monastère bouddhistes, le sujet s’est imposé rapidement. Après avoir pris des photos des portes de quelques monastères, j’ai vu le potentiel pour la construction de triptyques avec ces portes. Je me suis donc appliquer – tout au long de mon trek – de cadrer les portes de monastère de la même façon afin que celles-ci ne soient pas trop disparates dans d’éventuels triptyques. Je m’employais également à photographier celles-ci dans un angle similaire – dans la mesure du possible – afin de maximiser le potentiel pour un triptyque.
Tantôt thèmes graphiques…
Tantôt, nos triptyques peuvent être construits à partir d’éléments graphiques qui sont communs à nos photos. Dans le cas de la photo ci-haut, j’ai choisi d’assembler trois photos résultant d’une longue exposition de feuilles dans un remous. Les résultats sont différents d’une photo à l’autre mais l’assemblage des trois photos avec un même mouvement circulaire m’apparaissait intéressant. Je considère pertinent – à mon goût – que le cadrage soit le même pour les photos avec le mouvement circulaire variant d’une photo à l’autre.
Tantôt thèmes sociaux, de rue, de situations…
On peut aussi produire des triptyques sur des thèmes sociaux, des situations, etc. Si vous privilégiez la photo de rue, pourquoi ne pas faire une démarche sur une thématique spécifique dans le but de produire des triptyques? Le potentiel est énorme. «Votre imagination est la seule limite.» Des hypothèses? Il m’en vient tellement: les passages piétonniers, l’itinérance, des bouteilles échouées, des paniers d’épicerie abandonnés (si, si, j’ai même commencé une série), les lucarnes, les graffitis, etc. Bon bref, vous voyez le genre et le potentiel. Au sortir de l’exposition sur John Lennon – Yoko Ono au Musée des beaux-arts de Montréal, un triptyque s’imposait.
L’assemblage
L’assemblage de vos photos retenues n’est pas une opération complexe. Le logiciel Lightroom 4.0 est certainement de ceux qui rendent l’opération des plus faciles. Grâce au module «impression», vous n’avez qu’à indiquer le nombre de colonnes – donc de photos – que vous voulez agencer et le nombre de lignes. Dans les triptyques que je vous présente, ils sont tous bâtis dans le même format: 3 photos x 1 ligne. Lightroom vous permet de vous créer de nombreux modèles et d’explorer plusieurs hypothèses. À ma connaissance, le logiciel le plus convivial pour construire des triptyques, faire des assemblages, produire des feuilles contact que vous pouvez styliser à votre convenance.
D’autres logiciels se prêtent également à l’exercice. Qu’il s’agisse du classique, nouveau et puissant Photoshop CS6, de Photoshop Elements ou encore des logiciels libres Gimp ou Paint.net. Peut-être que certains parmi vous aurez réussi à créer des triptyques à l’aide de Picassa. Quoiqu’il en soit, l’assemblage ne représente pas un défi particulier lorsque vient le temps de réunir vos photos, surtout si vous avez cadré celles-ci de la même façon. Dans le cas des logiciels susdit, vous devrez créer un cadre à l’intérieur duquel vous copierez les photos choisies. Choisissez correctement la couleur de votre fond et n’hésitez pas à vous laisser un certain espace afin d’inscrire votre signature ou mieux encore, le titre de votre composition.
Réfléchir en termes de triptyque, c’est privilégier la réflexion, la conception, la planification et la préparation avant de prendre vos photos. N’hésitez pas à explorer un, deux ou trois thèmes. Faites-vous un projet dans ce sens. Menez-le à terme. Malgré les embûches, vous constaterez combien l’exécution de ce projet vous permettra de progresser dans vos réflexes et votre cheminement photo. Merci pour votre présence hebdomadaire les copains. La popularité de ce blogue est sans cesse croissante et je vous en suis très reconnaissant.
Très intéressante proposition, merci !
Content que ça vous plaise. Merci de me lire.
J’ai beaucoup aimé cette présentation, Louis. Il est vrai que de façon naturelle, nous aimons les répétitions. Nous aimons agencer des images, des sons, des saveurs. Même une photo un peu « ordinaire » peut devenir très intéressante lorsque présentée en compagnie d’une autre. En improvisation musicale, jouer une « fausse » note est perçu comme une erreur, alors que si vous la rejouez trois fois de suite, on vous trouve brilliant! ;)))
J’adore. « Jouez une fausse note trois fois et on vous trouve génial. ». Rigolo Sylvain. Merci pour cette note d’humour. 🙂