Quelle horreur! Comment se fait-il? Où est passée la belle neige blanche? L’écran arrière de votre appareil photo vous a trahit. Toutes ces photos prises et vous constatez devant votre écran d’ordinateur que le gris prédomine. Les beaux paysages d’hiver que vous avez à l’esprit n’ont plus leur éclat dans vos photos. Misère! Que faire? Et surtout, pourquoi cette grande grisaille?
Merci, merci, merci pour les très beaux et généreux commentaires suite à mon article de la semaine dernière sur nos photos et les médias sociaux. Vraiment emballé d’avoir pu prendre connaissance d’opinions aussi éclairées, réfléchies, pondérées. Vous avez bien enrichi ma pensée et mes points de repère à l’égard des médias sociaux. Je suis bien reconnaissant à tout ceux et celles qui ont pris le temps de livrer leur pensée. Vous n’avez pas eu l’occasion de lire leurs commentaires? Courrez-y!
À Montréal et au Québec, nous venons de connaître il y a quelques jours notre première averse de neige. Rien d’important, tout en douceur. Certains malheureusement rangent leur appareil photo à l’arrivée de l’hiver. Quel dommage. Y’a tellement de belles situations à capter. Quel plaisir de se précipiter à l’extérieur pour capter les activités et sports d’hiver par exemple et cette belle neige grise. GRISE!??
Quelle horreur! Comment se fait-il? Où est passée la belle neige blanche? L’écran arrière de votre appareil photo vous a trahit. Toutes ces photos prises et vous constatez devant votre écran d’ordinateur que le gris prédomine. Les beaux paysages d’hiver que vous avez à l’esprit n’ont plus leur éclat dans vos photos. Misère! Que faire? Et surtout, pourquoi cette grande grisaille?
Tout d’abord, une première bonne nouvelle. Sans ajustements de votre part, votre appareil a réagi normalement et correctement. Eh oui!
Votre appareil est muni d’une cellule pour mesurer la lumière qui atteint votre objectif. Cette lumière arrive par ricochet, indirectement. Elle est renvoyée par le sujet que vous photographiez (visage, mur, arbre…). Un appareil photo ne mesure pas la lumière qui arrive sur un sujet (lumière dite «incidente») mais celle qui est «réfléchie» par ce sujet, Cette quantité de lumière va être évaluée, analysée et traduite en une «densité».
Votre appareil photo va vous proposez une combinaison pour atteindre un gris neutre 18%. Le gris neutre 18% est une norme pour tous les appareils photo. C’est une norme universelle pour calibrer les cellules de lecture de la lumière. Lors de l’analyse, le posemètre offre une ouverture et une vitesse de façon à retenir 18% de la lumière réfléchie par le sujet. Le résultat doit donner en principe une bonne exposition.
Cette mesure de 18% donne en moyenne de très bons résultats sauf pour deux familles de situations: tout sujet brillant ou encore démontrant des contrastes élevés (un champ de neige par exemple) ou encore un sujet très sombre. Ces deux situations présentent des défis importants pour votre appareil. Pour vous aider à comprendre le cas d’un sujet qui réfléchit beaucoup de lumière, je fais appel à vos souvenirs. Ça vous arrive de jeter un coup d’oeil en direction d’un grand champ de neige blanche sur lequel le soleil réfléchit? Qu’arrive-t-il habituellement? Vous êtes ébloui. Votre oeil commence à pleurer légèrement. Votre pupille se referme car le tout est trop douloureux pour votre oeil. Puis vite, tout le tissu musculaire de votre oeil entre en jeu. Votre oeil s’habitue et compense. Votre pupille s’ouvre correctement et vous êtes en mesure d’examiner à nouveau le champ de neige sans éprouver de douleur ni difficulté. Votre appareil photo réagit de la même façon…sauf qu’il n’a pas notre capacité musculaire. Lorsqu’il est ébloui, il le demeure à moins qu’on le convainc autrement. Comment? La réponse dans quelques paragraphes.
Dans les photos du haut, il y a beaucoup de présence de neige. Par conséquent, l’appareil va calculer la durée de l’exposition pour amener le tout à ce 18%. Résultat: le blanc devient gris 18%. C’est normal…mais pas très heureux.
Comment corriger la situation? La 2e bonne nouvelle est que deux façons s’offrent à nous. La première nous condamne à passer du temps devant notre écran d’ordinateur pour corriger le tout.
La 2e façon se fait au moment même de la prise de photo. Elle repose sur une manipulation relativement facile de notre appareil, manipulation qui peut nous être très utile dans d’autres situations. J’ai nommé…la compensation d’exposition.
La quoi?
La compensation d’exposition consiste à déplacer le curseur – du zéro où il loge d’habitude – vers des valeurs de -1, -2 ou -3 ou encore +1, +2 ou +3. Habituellement, on peut déterminer si nos déplacements se font à raison d’1/3 ou d’1/2 cran à la fois. En déplaçant notre curseur, nous «trompons» notre cellule d’analyse d’exposition. Si on déplace le curseur vers la droite, soit vers +1 et +2, il considère que la situation que nous lui présentons est plus sombre qu’elle ne l’est réellement. Par conséquent, il va augmenter la quantité de la lumière requise pour notre photo. Comment l’augmente-il? Vous connaissez bien la réponse: en augmentant la durée de l’exposition. Une plus longue exposition donne plus de lumière. Davantage de lumière, et notre neige sera blanche. Voilà pourquoi des scènes avec beaucoup de neige nécessitent qu’on fasse de la compensation d’exposition avec notre appareil photo d’au moins un cran (+1). Si vous faites l’inverse, c’est-à-dire que vous compensez en direction du -1 et -2, vous indiquez à votre appareil photo que la scène est beaucoup plus lumineuse qu’elle ne l’est réellement. Par conséquent, il va réduire le temps d’exposition et votre photo sera plus sombre. Voilà une stratégie très intéressante si vous avez de belles couleurs que vous voulez faire ressortir. Faites une légère compensation (-1/2 ou -1) et vous serez surpris (et emballé!) des résultats. Ça va donner du «pop» à vos couleurs.
Prenez le contrôle de votre appareil. Donnez-lui la marche à suivre. Dictez ce que vous voulez qu’il fasse et non ce qu’il entend faire.
Cette belle neige sera des nôtres pour plusieurs mois. Certains nous envient à ce sujet. Plus que jamais c’est le temps de sortir, d’en profiter, de la photographier. Les paysages seront spectaculaires et les activités festives. Allez dans les champs, fréquentez les carnavals, approchez-vous des parois de glace: vous y découvrirez des accros de l’hiver et de la neige. Ils l’aiment blanche cette neige…comme les photographes d’ailleurs.
Quels sujets retiennent votre attention durant la saison hivernale? Vous avez des suggestions pour d’endroits féériques en hiver? Merci du partage d’informations.
Finalement tu utilise le terme de braketing pour parler de la correction d’exposition.
En utilisant la touche +/- sur le dessus du boitier. La touche + pour aug la lumière en baissant la vitesse et l’inverse avec la touche –
C’est bien ça ?
Pour moi le braketing, c’est lorsqu’on prend 3 photos soit pour faire du HDR ou soit pour choisir celle qui sera la mieux exposée.
Par contre, il faut se souvenir d’enlever la correction d’exposition en fermant le boitier car elle ne s’enlève pas toute seule.
@+
Allô Catherine. Tu as raison. Je devrais, dans mon article, utiliser beaucoup plus l’expression «correction d’exposition». Merci pour la précision. 🙂
Un bon conseil utile en plus d’une occasion. 🙂
Encore un très bon article, Louis. Merci !