Voir ses photos prendre vie

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© Gilles Meunier

On prend des milliers de photos. Certaines racontent de belles histoires. D’autres sont des réalisations graphiques intéressantes  qui méritent d’être vue. Un nombre incalculable de photos restent prisonnières de nos disques durs. D’autres, plus fortunées sont diffusées sur le Web: Facebook, Google+, Instagram, Pintarest, Flickrx pour ne nommer que quelques-uns des médias sociaux. Certains photographes font l’effort de créer leur propre site Web.  Grâce à toutes ces initiatives, nos photos peuvent être vue, toujours à l’écran ou dans des cadres numériques.  Mais au fait, à quand remonte le dernier tirage d’une de vos photos?  Êtes-vous de ceux qui croyez qu’une photo prend véritablement vie qu’avec son tirage?

Une blogue ne prend vie que lorsqu’il est visité, que si les articles proposés sont lus. Avant cela, le blogue n’est que mots et intentions.  Si vous n’êtes pas là comme lecteurs, mes articles et mes intentions – aussi nobles soient-elles – existent en vain.  Avec cette introduction, voilà la façon dont je m’y prends pour vous remercier très chaleureusement de votre belle présence pendant ce temps des Fêtes.  Au travers toutes ces festivités, les rencontres, les soirées entre amis, vous êtes plus de 200 par jour à parcourir ce blogue.  Je salue l’effort que vous consacrez à vous renseigner et vous informer afin de réussir de belles photos.

Si un blogue ne prend vie que lors de votre visite, dans le même esprit je soulève la question suivante: votre photo prend-elle vie lorsque vous la voyez à l’écran, lorsqu’elle est vue à l’écran par d’autres personnes, lorsque vous avez un tirage entre les mains de votre photo ou encore lorsque ce tirage est destiné à être vu par d’autres?

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© Gilles Meunier

L’affichage récent de quelques-unes de mes photos dans un espace public m’a amené à m’interroger sur la question.  Tout à coup, certaines de mes photos ont pris une nouvelle forme de vie.  J’avoue avoir ressenti de belles émotions de voir celles-ci occuper de grands espaces. De les voir en grand format est déjà une expérience formatrice.  On observe des détails, on remarque certains éléments qui nous avaient échappé au traitement surtout si on pratique rarement le visionnement de notre fichier selon le ratio 1:1 ou encore à 100%. La sortie sur un support solide (papier, plexi, aluminium, etc.) nous amène également à analyser le tout en fonction du rendu.  Alors que tout nous apparaît juste à notre écran (calibré avec Datacolor), qu’en est-il à l’impression?  Sous-exposition? Surexposition?  Des hautes lumières trop prononcées?  Bref, aussi juste nous apparaît le tout à notre écran, rien ne vaut une sortie imprimée pour valider le tout.

© Louis Lavoie photo. N'hésitez pas à commenter ou à vous procurer cette photo si elle vous plaît. You like this photo? Don't hesitate to comment or order.Parmi mes réflexions, ça me fascine aussi de constater que malgré des milliers et des milliers de photos réalisées, malgré des milliers de diffusion de mes photos sur le Web, en classes, j’ai probablement moins de 300 photos couchées sur un support autre que virtuel, qu’il s’agisse de livres, tirages, affiches.  Certains de mes clients ont peut-être produits des tirages mais je n’ai souvent pas eu la chance de les voir.  Moins de 300 photos tirées.  Aussi bien dire presque rien.

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© Gilles Meunier

Il y a quelque chose de profondément éphémère d’afficher nos photos dans les médias sociaux.  Elles ne font que passer, elles meublent «la conversation».  Parfois, «la conversation» s’anime et certaines des photos ont un petit «effet viral».  J’ai connu le phénomène: elles sont «hot» le temps d’un avant-midi mais sont déjà remplacées par d’autres. Comment faire autrement?  Produire des photos qui touchent les personnes, qui produisent des émotions, qui marquent et influencent.  Commençons par produire des photos qui nous émeuvent, soi, comme photographe.  Si nos photos sont inspirées par nos émotions, elles risquent peut-être, peut-être pas,  de s’imprimer dans l’esprit des gens. Mais chose certaine, si nous produisons des photos sous le signe de notre propre indifférence, elles obtiendront un résultat en conséquence chez les lecteurs.

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© Gilles Meunier

Dans le numéro de Réponses Photo de décembre 2014, Jean-Christophe Béchet écrivait: «Le marché des tirages photo est toujours aussi sinistré, les fichiers s’entassent sur les ordinateurs, tablettes et téléphones sans jamais devenir des tirages, et chacun s’obstine à présenter la vidéo (4K, et prochainement 8K, 16K, 32K…) comme le nec plus ultra, une vidéo que 90% des utilisateurs d’appareils photo négligent.»  (page 211)

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© Gilles Meunier

Voir mes photos investir «l’espace public» a été profondément stimulant.  Stimulant pour m’aider à progresser dans mon flot de travail de la chambre numérique à l’impression. Stimulant également dans la possibilité de pouvoir assister à la réaction des personnes à l’endroit de mes photos, d’entendre leurs commentaires.  C’est également stimulant de pouvoir avoir un regard différent sur nos photos en voyant comment elles se débrouillent à l’extérieur de l’espace «écran».  Tiennent-elles la route?  Occupent-elles bien l’espace? Projettent-elles suffisamment le propos?  Leurs qualités esthétiques résistent-elles dans un espace qui n’est pas celui d’une galerie?  Autant de questions et d’analyses qui me font progresser.

Pourquoi ne pas envisager en 2015 de faire le tirage de certaines de vos photos?  Les coûts ne sont pas exorbitants pour des moyens format.  Un tirage A3 (désolé je suis encore à l’ancienne, 18 po. x 12 po.) vous permettra de voir votre photo avec de beaux détails et sur un imprimé de bonne taille.  Et de prendre une photo entre ses mains pour l’examiner sous tous ses angles est un moment magique.  Voilà un beau moment photo que je vous souhaite à maintes reprises au cours de la prochaine année.

Une belle année photo en 2015

Pour bien amorcer la prochaine année, pourquoi ne pas envisager un projet photo qui vous permettrait de progresser dans votre cheminement.  Voici quelques suggestions pour vous amener à passer à une autre étape dans vos connaissances et votre pratique.

  • Prendre un ou plusieurs cours photo, à titre individuel ou encore en groupe.  Voilà qui pourrait vous permettre de mieux connaître votre équipement, les principes fondamentaux au chapitre de la photo, perfectionner certaines techniques, mieux gérer certaines situations.  Prendre une photo, c’est réussir à aligner en même temps la connaissance, le repérage, la disposition des éléments dans notre cadre et nos émotions.
  • Participer à un safari photo.  Voilà un merveilleux projet qui allie plusieurs facettes formidables: la découverte d’un coin de pays, la photo comme source d’activités principales, l’apprentissage avec un pro.  Je vous ai vanté les belles qualités du safari photo sur l’île d’Anticosti organisé par le copain René Bourque.  À découvrir et mettre à votre agenda pour l’été 2015.  S’il y a également des manifestations d’intérêt, un safari photo au Ladakh et au Zanskar est également une hypothèse pour ceux et celle qui veulent faire de la photo magnifique du «Petit Tibet».
  • Joindre un club photo.  Il y a en a certainement un à proximité de chez vous.  Un club photo, c’est l’occasion d’échanger avec ses pairs, de découvrir les réalisations d’autrui, de se comparer, de participer à des concours.  C’est aussi la richesse de côtoyer d’autres passionnés.  Pour connaître les clubs photos dans votre région ou pays, voici certains liens:
    • France
    • Belgique
    • Québec
    • Suisse
    • Algérie
    • Si vous souhaitez faire connaître les clubs photo de votre pays, n’hésitez pas à nous en faire part par le truchement d’un commentaire à la suite de cet article.

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4 commentaires pour Voir ses photos prendre vie

  1. Il est clair que rien ne vaut le tirage et que toutes les images vues sur Internet ne vaudront jamais une photographie sur papier (je ne parle même pas ici des effets de mode tels que Dibond, plexi, etc). On ne peut donc qu’encourager les photographes à réaliser des tirages.

    Par contre il n’est pas indispensable de viser le grand format qui, dans de nombreux cas (je n’ai pas dit « dans tous les cas » !) sert à masquer la vacuité du contenu et / ou de la composition. Ces grands format qui, à l’heure actuelle, relèvent souvent de l’esbroufe : on veut montrer des photos pour impressionner la galerie (c’est le cas de le dire). Vous connaissez sans nul doute les tirages de Arnold Newman, Lee Friedlander, Duane Michals (pour n’en citer que quelques-uns) : tirages en 30×40 (ou 30×45) voire un peu plus. Le jeune et remarquable photographe Ljubisa Danilovic refuse de monter au-delà du 13×18 ! Ces grands n’ont rien à prouver… et refusent de tomber (ce sont mes frères de pensée !) dans les effets de mode.

    Revenons à la nécessité du tirage. Tirage pour soi de belles ou bonnes photographies (phase privée) ou tirages d’exposition (nécessité de ne montrer alors que de très bonnes photographies et non de belles photographies : Louis commence à connaître la chanson, mais il me semble important de le rappeler.).

    Soin du tirage. Surtout pour le noir et blanc qui, en numérique, est le plus difficile à réaliser. Quelques bonnes adresses sur le Net pour la photographie en noir et blanc, à tirer sur traceurs à encres pigmentées et contenant plusieurs cartouches dédiées au noir et blanc (je peux fournir deux très bonnes adresses pour le noir et blanc, car la couleur est nettement moins problématique).

    Nécessité d’un observation de l’espace pour placer et mettre en valeur votre tirage.

    Une photographie prend vie, en effet, avec son tirage !

    J’en profite pour souhaiter une belle année 2015 à l’auteur dévoué de ce blog !

  2. Sandrine dit :

    Merci pour ce bel article. Cela me rappelle à quel point j’attendais impatiemment le développement de mes photos quand mon Nikon était « argentique ».
    Je n’imprime plus énormément de photo aujourd’hui mais je me souviens en 2009 avoir fait un livre photo suite à un voyage familial à NY et j’ai été interpellée et touchée par le rendu de certaines de mes photos. Les voir sur papier et dans un livre a été pour moi une belle émotion.
    Bonnes fêtes de fin d’année.

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