La photo lightpainting, vous connaissez? Non? Si vous ne souhaitez pas devenir accro, si vous ne souhaitez pas côtoyer la noirceur et créer la lumière, ne poursuivez pas la lecture 😉 Une fois qu’on goûte à la photo lightpainting, on en redemande et on veut aller plus loin tellement les possibilités sont nombreuses et multiples. Et la photo lightpainting peut être utilisé dans de nombreux types de photo. Prêt à faire la lumière sur le lightpainting?
Merci d’être à nouveau à ce rendez-vous. Aujourd’hui j’aborde la photo lightpainting particulièrement en raison de ma redécouverte de la pratique grâce à deux compatriotes, Éric Paré et Kim Henry, qui cartonnent actuellement sur le Web. Vous êtes prévenus: on peut facilement devenir accro au lightpainting tellement le champ des possibles est fascinant et passionnant. (Note: comme à l’habitude, n’hésitez pas à cliquer sur les photos pour voir celles-ci en grand format.)
Qu’est-ce que la photo lightpainting ou plus couramment, le lightpainting? «C’est une technique de prise de vue consistant à fixer de fixer dans le temps la lumière et ses mouvements.» (Wikipedia) Précisons qu’à l’occasion, le mouvement est le déplacement du photographe qui est nécessaire pour réaliser l’éclairage sur des zones spécifiques d’un sujet mais sans que ça produise un élément lumineux avec du mouvement. À preuve par exemple, la photo ci-dessous de l’épave échouée du Galou sur l’île d’Anticosti que nos groupes photo auront l’occasion de photographier. Le sujet se prête très bien à du lightpainting, c’est-à-dire l’éclairage ciblé avec une source de lumière sur l’épave. Dans ce cas-ci, ma source de lumière était une lampe de poche offrant la possibilité de la couleur bleue. À défaut d’une lampe de poche, vous pourriez aussi mettre un gel bleu devant votre flash – non couplé avec votre boîtier bien entendu – et donner de petits coups de flash ça et là pour obtenir un résultat similaire.
Pour réaliser ces ajouts et ces accents de lumière dans notre photo, toutes les sources de lumière sont envisageables. Tout ce qui parvient à créer de la lumière. Bien sûr, on a immédiatement à l’esprit des lampes de poche qui se transportent bien. Mais d’autres objets lumineux sont possibles comme des bâtons fluorescents, feux d’artifice, etc.
La technique du lightpainting requiert trois éléments fondamentaux: une source de lumière artificielle, une longue exposition – donc de la stabilité (lire trépied), et de l’obscurité. Bien entendu, le tout varie selon le type de sujet que vous voulez photographier et l’effet que vous cherchez à obtenir. D’autres accessoires peuvent intervenir: un déclencheur à distance pour plus de confort de travail, un filtre de densité neutre si vous avez besoin de plus d’obscurité.
Parmi les accessoires additionnels qui peuvent être nécessaires pour le lightpainting, j’ai eu un faible pour la découverte qu’Éric Paré et Kim Henry ont faite et qui est devenu leur marque de commerce au cours des deux dernières années: les tubes translucides ou de couleur qui permettent une superbe diffusion de la lumière. Ces tubes sont associés à Éric et Kim à un point tel que leur chaîne YouTube regorge de «Tube stories», courts épisodes récits d’explorations photographiques, de sorties photos, de «making-of». En voici un exemple qui illustre à merveille leur technique de travail et les fameux tubes.
Vous étiez prévenu: on s’amourache facilement du lightpainting surtout lorsqu’on observe d’aussi belles réalisations. Si vous êtes intéressé, je vous invite d’ailleurs à joindre le groupe privé d’Éric Paré sur Facebook au sein duquel vous retrouverez un grand nombre de lightpainters partageant des photos, des trucs et astuces. Voici une vidéo d’une trentaine de minutes si vous voulez entendre les explications en français d’Éric et de Kim sur leur démarche. (Note: les deux ou trois premières minutes sont en anglais mais la suite est en français). Très sympathique.
Lorsque j’aborde une nouvelle technique, je recherche toujours à voir comment celle-ci pourra s’incorporer dans ma pratique photo courante. Puisque j’oeuvre plus souvent qu’autrement dans la photo corporative, j’ai donc eu recours au lightpainting pour réaliser des photos corporatives «distinctives». Dans le cas de la photo ci-dessus, j’étais dans la noirceur de la salle d’entraînement. ISO: 1600, F/8, 2,5 secondes.
Dans le cas de la photo ci-dessus, celle-ci a été prise dans un cloître au milieu du jour. Le principal défi était d’avoir de l’obscurité. Heureusement, un orage sévissait à ce moment-là, réduisant ainsi la lumière du jour. J’ai obtenu l’effet des rayons de lumière derrière mon personnage grâce au mode «strobe» de mes lampes de poche. ISO: 100, F/8, exposition: 5 secondes.
Ci-dessous: ISO 100, F/10, exposition: 3,5 secondes. Dans les deux cas, je maîtrise de mieux en mieux l’art de me camoufler derrière les sujets tout en insistant pour que ceux-ci gardent leurs jambes et pieds bien rapprochés. 😉
Je me suis également permis des réalisations plus personnelles. Comme Kim l’indique dans quelques vidéos, l’heure bleue est un moment privilégié pour la lumière et un bleuté du ciel qui donne un background extraordinaire. Dans le cas des photos ci-dessous, compte tenu de la forme et de la thématique abordée avec une planche à voile, le sujet était bien servi avec de larges mouvements. La première ci-dessous évoque d’ailleurs une vague vous ne trouvez pas? 😉 ISO 100. F/4, exposition: 3,2 secondes.
Dans le cas de mes photos, je m’applique – comme le conseille Éric et Kim – à faire mon exposition en fonction de mon arrière-plan pour que celui-ci sorte correctement. Avec la lumière que j’ajoute, je peux manœuvrer celle-ci pour illuminer correctement mon sujet et ajouter des formes lumineuses. Par exemple dans le cas des photos avec la planche à voile, j’ai eu recours à des lampes de poche de même que des tubes diffuseurs. Je suis, soit dissimulé derrière la planche à voile dans le cas de la photo avec le faisceau blanc, soit en mouvement – tout de noir vêtu – dans le cadrage avec le tube magenta. Étant en mouvement durant une pause lente, l’appareil photo ne parvient pas à me figer dans le cadrage. Dans mon mouvement, je me suis appliqué à passer à proximité du visage de Paule pour illuminer légèrement celui-ci. J’ai eu recours à un déclencheur à distance pour mon appareil et ai privilégié le mode «Ouverture». Plusieurs n’hésitent à utiliser le mode «Bulb» mais je constate que ma concentration est tellement portée sur le mouvement que j’en oublie la durée à respecter pour exposer correctement mon arrière-plan. Le mode «Ouverture» règle le tout. Le mode «Bulb» est évidemment à privilégier pour des expositions passablement plus longues.
Bref, la photo lightpainting est un monde merveilleux à explorer. Pour toute personne relativement bien équipée (trépied) dans son matériel photo, le volet lightpainting n’est pas trop dispendieux. On peut réussir à créer la lumière avec des lampes de poche peu dispendieuses, se procurer des diffuseurs à faible prix, peut-être quelques gels pour des touches de couleur. Vous n’avez pas de déclencheur à distance? Pas de soucis: ayez recours à votre retardateur de dix secondes. Ça vous fera beaucoup de va et vient mais la forme physique sera au top. 🙂 Et il y a certainement des lieux à proximité qui se prêtent bien à la photo lightpainting. L’essentiel est qu’en explorant ou en découvrant le lightpainting d’autres photographes, vous identifiez votre propre style.
Faites-vous déjà du lightpainting? N’hésitez pas à nous faire part de votre technique. Merci pour vos mots et votre présence. Elle est essentielle.
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