Cette semaine, exercice critique avec mes photos. Celles à rejeter, celles qui ont marché. Pourquoi dans un cas, pourquoi dans l’autre. Comment faire mieux en faisant autrement. Quelques conseils rapides, trucs et astuces pour rapidement donner plus mordant à vos photos ou encore obtenir une plus grande portée émotive. Car, après tout, on veut bien que nos photos éveillent des réactions chez nos lecteurs non? Démonstrations pratiques, exemples.
Les petites nouvelles
C’est la saison des nouveautés et des rabais chez les détaillants et manufacturiers puisque nous approchons des vacances.
- Rabais sur les lentilles Tamron (jusqu’au 30 juin)
- Rabais sur les équipements Canon (jusqu’au 2 juin)
- Arrivée d’un nouvel appareil Samsung
- Arrivée du nouveau Pentax K30
- Nouvelles (excellentes) lentilles Samyang
(Nikon, Canon, Pentax, Sony, Olympus) - Rabais sur lentilles Sony (jusqu’au 31 mai)
Nouvelle de dernière minute également. Je viens d’apprendre que (l’extraordinaire) Joe McNally tient des conférences au Canada en juillet prochain, notamment à Montréal. Une chance unique d’en apprendre beaucoup avec un maître des flashs, autant petits que grands. Vous savez tout le bien que je pense de son ouvrage The Moment it clicks.
Exercices critiques
Bon début de semaine à vous tous, merci d’être au rendez-vous encore une fois. Cette semaine, je me prête à un exercice auto-critique sur certaines de mes photos. J’ai toujours constaté qu’il était intéressant pour mes étudiants que je puisse faire avec eux un tel exercice critique avec leurs photos. Il était pertinent pour eux de voir comment ils avaient bien exploité ou encore auraient pu mieux réussir à capter une situation. La théorie, c’est beau mais avec des exemples concrets, c’est mieux encore. (Vous pouvez cliquer sur les photos en tout temps pour les visionner en plus grand plan).
Loin des yeux, loin du coeur
Voici une photo d’un cerisier en fleur dans un jardin japonais. J’ai voulu mettre le cerisier en valeur grâce à un effet de bokeh. Mon ouverture est de F4, ma vitesse 1/400 sec., iso 400. La journée était plutôt grisâtre comme vous pouvez le constater. L’effet de bokeh est réussi, les couleurs du cerisier sont sympathiques. Le cadrage est, en théorie, correct, le cerisier étant localisé à la gauche et laissant bien entrevoir le pavillon japonais. Toutefois, cette photo – malgré une certaine qualité esthétique – me laisse froid. Pas ou peu d’émotions. Elle devient un «cliché» à la limite un peu touristique qui s’ajoutera à une série de photos qu’on pourrait faire de l’endroit. La disposition des éléments moitié-moitié (50/50) y est sans doute pour quelque chose. Trop équilibré, trop symétrique. Il y a moyen de faire mieux.
Voici une nouvelle photo du même sujet qui m’apparaît plus réussie. Le bokeh est toujours le même avec une ouverture à F4, la vitesse 1/500 sec., iso 400. La différence réside toutefois dans mon cadrage. J’ai mis en pratique ce que je vous suggère régulièrement, soit «rentrez dedans». Je n’ai pas besoin de cadrer l’ensemble du cerisier pour donner l’information nécessaire au lecteur. Seules quelques branches peuvent y parvenir. Ce faisant, mon cadrage plus resserré nous colle à l’arbuste en fleurs. On a l’impression de faire corps avec lui. On n’observe plus une scène comme dans la photo précédente, on est plutôt à l’intérieur de celle-ci. Voilà pourquoi je crois que cette version-ci est plus engageante pour le photographe – donc pour le lecteur. Au traitement, j’ai ajouté un léger vignetage dans mon cadrage pour faire ressortir davantage l’arbuste. Deux photos, même sujet, qu’un élément de différent: le cadrage. L’impact est toutefois plus significatif dans un cas que dans l’autre, non? Au final, rappelons cette observation qui s’applique bien dans le domaine de la photo: loin des yeux…loin du coeur!
Être à la hauteur…la bonne…
Prise de photo de fleurs avec la belle lumière d’un coucher de soleil. On constate que la lumière est douce et belle et créé un beau reflet sur les fleurs. J’aime bien de la façon dont les pétales baignent dans la lumière. Pas de doute, le moment est bien choisi, le lieu également. L’ouverture est à F4, la vitesse 1/60 sec., iso 200. On constate la mise au point sur les fleurs plutôt ce qui créé un bel effet de bokeh. Par contre, encore une fois, au moment de l’éditing, cette photo me laisse plutôt indifférent et aurait pris le chemin de la corbeille (d’ailleurs, elle y était!) si ce n’était de son utilité pour mon blogue.
Voici le même sujet dans une prise qui m’intéresse beaucoup plus. F5,6, 1/160 sec., iso 200. Quelles sont les différences? Il y en a deux principalement. La première est la perspective. Alors que la photo précédente était prise d’une perspective un peu plus habituelle – soit la plongée, c’est-à-dire l’être humain qui regarde vers le bas – cette photo-ci est prise alors que je me suis allongé sur le sol. Je me suis également déplacé dans mon angle de façon à mettre plus directement la source lumineuse – le soleil – derrière les fleurs.
La deuxième différence, fidèle à mon principe, est que j’ai réalisé un cadrage plus resserré, plus «rentre dedans». Résultat? Plus de proximité avec les fleurs, plus de détails ressortent, la lumière baigne encore plus que dans notre photo précédente. On voit même quelques fils d’araignée mis en lumière. Celle-ci mérite de figurer dans mon portfolio, l’autre pas.
Patience…
Dans le domaine de la photo de rue, vous vous souvenez qu’on est à la recherche de situations. Un bon point de départ peut être l’identification de lieux inusités ou intéressants. C’est ce que j’ai fait pour cette photo. J’ai repéré cet endroit qui m’apparaissait intéressant à cause de l’oeuvre artistique et du propos de celle-ci. «Et si l’art gouvernait le monde?» J’aimais bien également la fumée qui se dégageait du mur – comme s’il y avait une usine à idées derrière ces murs et que celle-ci carburait à plein. Bref, la scène a du potentiel mais il manque quelque chose. Photo réalisée avec mon Canon G11, F11, 1/8 sec., iso 200.
Au final, j’ai préféré celle-ci. Mon cadrage est resté le même mais j’ai attendu le passage d’un passant. Le questionnement soulevé par le griffiti m’apparaît plus pertinent avec la présence d’un être humain. Tous les éléments sont restés similaires: même fumée qui se dégage, même slogan. Certains préféreront le premier cadrage, d’autres le deuxième. Dans mon éditing, celle-ci s’est davantage imposée que la première. Dans le domaine de la photo de rue, la patience est bonne conseillère. Il faut prendre son temps et attendre le moment qui nous convient. Nos photos n’en seront que plus fortes et réussies.
Avez-vous aimé cet exercice critique? Vous a-t-il permis de trouver des pistes pour mieux réussir vos photos? Rappelez-vous que mon offre tient toujours soit celle que vous puissiez me soumettre vos photos afin que nous puissions vous offrir nos commentaires et suggestions. Merci pour votre présence hebdomadaire les amis.