Les émotions et la photo

S'unirLa vie ne se résume pas à «métro, boulot, dodo».  Heureusement… et parfois malheureusement.  Les émotions se greffent à notre décor intérieur, des événements surviennent.  La vie n’est pas «un long fleuve tranquille».  Il survient des épreuves, des défis, des «débarques».  Doit-on pour autant cesser de faire de la photo?  Doit-on faire de la photo seulement lorsqu’on est en paix avec soi-même?  C’est un choix personnel mais vivant actuellement  des moments difficiles, je partage avec vous mon cheminement à ce chapitre et cette observation: lorsque les émotions sont branchées sur nos photos, je suis persuadé que celles-ci sont plus fortes et meilleures.  

S'unir

Une nouvelle semaine pour continuer de travailler sur le sentier du renouveau. Renouveau qui vise à joindre les deux bouts de moi, à les unir pour ne faire qu’un. Lorsque les bouts se joindront, je formerai un arbre solide, bien enraciné, bien ancré sur…lui-même. Cette photo est pour moi. Merci à ceux qui m’accompagnent dans mon sentier.

Pas évident lorsqu’on vit des moments troubles et qu’on traverse une zone de turbulences.  J’en sais quelque chose et je vous évite les détails qui n’ont pas trait à la photo.  Lorsque cette zone de turbulences a démarré, les émotions m’ont submergé.  J’étais (et suis encore) avec des émotions à fleur de peau.  Je n’ai pas tenté d’endiguer celles-ci, de les refouler.  Elles étaient là, elles étaient présentes et force était de constater qu’elles m’habitaient avec force.  Comme être humain et comme photographe, que pouvais-je faire?

«Cherish them» pourrait-on répondre en anglais.  Les accepter.  Les accueillir.  En assumer certaines et travailler pour en faire disparaître d’autres.

La houle

Peu à peu, les vagues frappent moins fort dans mon intérieur. Peu à peu, la tempête diminue. Peu à peu, la mer retrouve son calme. Je ne suis pas encore prêt par contre à reprendre la mer. Pas encore. J’ai encore peur des vagues qui arrivent sans s’annoncer. Mon embarcation est encore fragile. Mais elle se solidifie avec chaque mot d’encouragement, avec chaque belle conversation, avec chaque beau moment vécu, avec chaque belle émotion, avec chaque présence essentielle. Merci d’être là.

Les accepter, les accueillir dans mon cas voulait aussi dire les partager à voix haute.  Ça fait partie de mon cheminement, ça fait partie du défi que j’ai à relever.  Ça fait partie du sentier que je dois emprunter et parcourir.  Moi qui était plutôt pudique, me voilà un livre ouvert avec un peu de retenue quand même.

Je vous ai souvent encouragé par le passé à mettre les émotions au premier plan dans votre prise de photo.  Si on ressent peu d’émotions à la prise d’une photo, il est peu probable que ceux et celles qui verront cette photo en ressentiront une.  Voilà pour le principe.

Comment cela se produit-il?  Comment inclure nos émotions dans nos photos?  Dans mon cas, il y a d’abord le repérage.  Y’a des sujets qui s’imposent à moi émotivement, ou plutôt y’a des sujets qui se collent aux émotions que je vis, qui illustrent ce que je ressens.

Larme

Gentiment, tu m’as invité.
Généreusement tu m’as accueilli.
Avec chaleur tu m’as écouté.
Tu as accueilli ma larme en douceur et tu l’as conservée.

Par la suite, je procède à capter la photo selon l’émotion et l’intention que j’avais ciblées au point de départ.  Au moment de la prise de photo, le texte, les mots, le titre même de la photo s’imposent à mon esprit.  À titre d’exemple, dans chacune des photos du présent article, vous devinez que j’ai partagé dans la légende le texte qui accompagnait leur présentation dans les médias sociaux.

En devenir

Chacun son sentier.
Chacun son cheminement.
Chacun son rythme.

Si vous connaissez votre intention dès le point de départ, celle-ci vous accompagnera jusqu’à votre traitement dans votre chambre noire numérique.  Dès la prise de photo, je sais quelles photos seront traitées en n/b.  Certaines autres photos demandent à ce qu’un élément ressorte davantage que les autres.  Avec une intention, on se tourne moins vers l’effet ou l’exploration.

Par ici, la sortie

Mon embarcation devient de plus en plus solide.
Mon bateau prend plus d’assurance.
Le cap, sans être trouvé, pointe vers la mer des possibles.
Un coup d’oeil vers les amarres.
Elles sont de plus en plus larguées.

Mes émotions m’ont envahi.  Avec le temps, leur intensité tend à s’amoindrir – heureusement.  Toutefois, je travaille pour que je sois conscient des émotions qui m’habitent et que je peux ressentir dans certaines situations.  D’être connecté avec mes émotions, voilà qui me rendra un être humain plus entier.  Je suis convaincu que ma photographie en bénéficiera tout autant.  Je vous invite d’ailleurs à suivre ce cheminement sur ma page Facebook.

N’hésitez pas à commenter.  Vos mots sont essentiels et merci d’être à notre rendez-vous hebdomadaire. 

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13 commentaires pour Les émotions et la photo

  1. bleuemarie dit :

    Je découvre, j’arrive par hasard—et je me sens bien ici
    Je reviendrais 🙂

  2. Daniel Gosselin dit :

    Ouf ! le marée monte en moi en lisant ton témoignage et les réponses qui te sont faites !
    Merci pour ton courage, tes magnifiques photos si touchantes et surtout merci de continuer de nous faire cadeau de tes talents !
    Garde le cap matelot, et comme dirait une amie … Une mer calme n’a jamais fait un bon marin.
    Dan.

  3. fripon88 dit :

    Salut vieux frère,

    Heureux de constater que tes ancrages te permettent de maintenir la bargue au port et qu’il n’y a pas danger de dérive. Larguer les amares pour la découverte, le voyage intérieur, la joie de vivre oui, mais pas pour fuir les émotions que tu sais si bien mettre en images.

    J’ai hâte qu’on partage à nouveau des images de terrain de golf…!

    Denis C.d

  4. Sylvain Lavoie dit :

    Ouf! Quel pied de nez à l’adversité! Un être, un homme entier qui se tient debout devant la tempête. Il pliera mais ne cassera pas, car il reconnait sa vulnérabilité mais choisit l’espoir. Merci Louis de partager avec nous ces photos et ces très beaux textes. Ça a pris beaucoup de courage et d’humilité …

    • Tu as raison Sylvain. Reconnaître sa vulnérabilité, ses caractéristiques, y’a de quoi créer une zone de turbulences. La photo et les textes me permettent de dire qui je suis au moment où je les affiche. L’espoir, il fait tantôt parti de l’équipage, et parfois, je le cherche. Mais il revient grâce à tellement de personnes généreuses qui acceptent de m’accompagner dans mon sentier.

  5. Dominique-André dit :

    Je salue dans cet article la sensibilité de l’homme qui n’oublie pas qu’il est homme avant toutes choses et considérations sociétales et mondaines. Je salue votre sensibilité artistique et humaine qu’il vous plaît de nous faire partager ici sur cette page. Merci Mr Louis 🙂 … Cela ne peut que vous rendre encore plus sympathique à mes yeux et je suppose, à la multitude présente ou à venir… Faire de la photo un moyen pacifique d’élévation de l’âme dans un monde décadent, guerrier, en crise et sans plus guère de repères autre que l’argent. Arriver à donner la paix par le travail de l’image, c’est une bonne idée … 🙂 … Bonne semaine au Canada Mr Louis 🙂

    • Dominique-André, y’a des fois que la vie me jette à terre et me renverse. En voici une autre. Je suis souvent loin de me douter de l’effet que peut faire l’affichage d’une photo et d’un texte sur une personne, ou d’un article. J’affiche gratuitement, librement, sans arrière pensée. Et ce que je reçois en retour est à des lieux et tellement riche que j’en suis souvent éberlué…agréablement. Et voilà qu’en vous lisant, je reçois le plus beau cadeau. «Cela ne peut que vous rendre encore plus sympathique à mes yeux». Voilà que je mène un combat pour me libérer, pour me rendre plus authentique, pour m’accepter comme je suis avec l’impitoyable crainte que je serai moins intéressant et voilà qu’au contraire on m’apprécie davantage parce que finalement, j’accepte de m’ouvrir. Une phrase comme la vôtre, c’est un cadeau. Et puisque c’est mon anniversaire cette semaine, je l’accepte avoir joie et un immense merci. 🙂

    • Dominique-André dit :

      Cher ami Louis le canadien 😉 , ce que je trouve remarquable dans un monde internet cruellement appelé « virtuel » – est que l’on oublie facilement et trop vite que derrière chaque écran, il y a un être humain qui vit, pense, mange, pleure, rit. Qui est tantôt heureux, tantôt malheureux. J’ai trop souvent lu des attaques personnelles (dont je n’étais pas directement concerné) sur des forums photos par exemple où des gens se défoulaient gratuitement pour critiquer, que dis-je « tuer » la personne ayant eu le malheur d’oser publier qui une photo, qui une question. Idem sur Facebook sur d’autres sujet que la photo etc… Disons pour faire court, les réseaux sociaux. Reflet et image de notre monde, de notre société et ceci est vrai dans toutes les langues vu que j’ai le bonheur d’en pratiquer quelques unes… Certains se défoulent, planqués qu’ils sont derrière la petite lucarne lumineuse… Ces gens ne se rendent absolument pas compte du mal et du tort qu’ils-elles font à autrui. Chez vous, sur votre page, transparaît une grande humanité, une « chaleur » humaine que j’apprécie particulièrement. Et cela, je le dis sincèrement et je crois que cela devait être dis. Peut-être nous rencontrerons nous un jour en Europe ou au Canada, peut-être jamais. Mais je suis heureux de vous avoir rencontré et encore une fois, je vous le dis sincèrement. Et puisqu’il va être votre anniversaire cette semaine, permettez moi de vous dire comme on le dit au Liban (mon épouse est libanaise), …  » Jusqu’à 100 !  » … 🙂 … Amitié !

  6. Amélie dit :

    Tout à fait Louis…c’est très bien dit 🙂 Et non, il ne faut pas arrêter la photo quand ca ne va pas, je suis d’avis moi aussi que la photo est une forme de libération de l’âme et qu’elle fait du bien, tout autant que pleurer…Bonne journée!

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