Le Bouthan, mythique pays du dragon. Rares sont ceux qui en connaissent l’existence. Plus rares encore ceux qui sont en mesure de localiser ce dernier. Et pourtant, après quelques instants de réflexion, plusieurs identifient avec justesse l’une des caractéristiques du Bouthan: «Ce n’est pas le pays avec l’indice du bonheur?». Eh oui! 🙂 Le Bouthan n’est pas le Shangri-La évoqué par James Hilton dans Lost Horizon mais pour le photographe, c’est tout comme. Et c’est certes source de bonheur. 🙂
Merci d’être à notre rendez-vous. Je profite de ce dernier pour partager avec vous quelques-unes de mes photos du Bouthan réalisées à l’occasion d’un récent dans ce pays et au Sikkhim (Inde).
Le Bouthan est un petit pays – tout autant par sa superficie que sa population – enclavé entre deux géants, l’Inde et la Chine. Sa géographie est marquée par sa localisation dans la chaîne himalayenne. Le voyage est à l’enseigne d’une suite continue de vallées et de montagnes. Le Bouthan, c’est aussi et surtout une terre bouddhiste. La religion est omniprésente et ses principes guident la société. Personne dans le pays n’évoque la laïcité. Religion, royauté, politique, gouvernance, ne font qu’un – comme en fait foi le drapeau du Bouthan avec son dragon et ses deux couleurs, l’une (jaune) pour la monarchie, l’autre (orange) associé au bouddhisme. C’est également un pays où les monastères (et les dzongs) sont nombreux. Nul monastère n’est plus connu que le mythique (mais réel) Tiger’s Nest logé à 3 000 mètres d’altitude dans la paroi d’une montagne. Voilà un monastère qui a été photographié des milliers de fois mais j’ai eu la chance de m’y retrouver très tôt le matin alors que les nuages étaient présents (merci la saison des pluies!). Ça permis de pouvoir réaliser des photos où baigne une atmosphère qui renforce le cachet mythique du monastère.
L’agriculture est bien présente, une agriculture artisanale destinée essentiellement aux 700 000 habitants du pays. Le Bouthan se soucie beaucoup de l’environnement. Ne cherchez pas de source de pollution au Bouthan. Elles sont peu nombreuses, si ce n’est celle des pots d’échappement des voitures. Et la forêt – véritable poumon de nos éco-systèmes – est essentielle, protégée dans la constitution du pays puisque selon celle-ci, 60% de la superficie du pays doit être recouverte de forêt. Selon mes lectures, il semble qu’actuellement 72% de la superficie du pays est recouverte de forêt.
Véritable coup de coeur pour l’architecture des résidences des Bouthanais comme celles ci-dessus. Les résidences sont toutes passablement similaires, seule la taille variant. Pour la photo ci-dessus, j’ai attendu près de 30 minutes au lever du jour pour que le rayon de soleil illumine cette rizière exactement à l’endroit que je souhaitais.
Pays de dévotion, pays de prières. Je ne pouvais rester insensible à toutes ces personnes qui se lèvent très tôt pour aller faire leurs prières, réciter leurs mantras à proximité des stupas. J’ai souhaité réaliser une photo pendant l’heure bleue de la grande stupa à Thimphu, capitale du Bouthan. Je suis arrivé sur le site de celle-ci à 4 h 30 et déjà, plus d’une centaine de personnes tournaient déjà autour de la stupa en récitant leurs prières et mantras. Chez nous, nos églises ne regorgent certainement pas de fidèles par centaines à 4 h 30 du matin. Ni même dans nos abbayes. Après ou avant avoir fait plusieurs tours de la grande stupa, un détour pour faire tourner les moulins de prières va de soi pour les fidèles. J’ai souhaité faire une pose longue pour capter le mouvement des moulins de prière et évoquer la présence des personnes. Pour moi, il importe d’évoquer l’esprit des lieux plutôt que de représenter ceux-ci tout simplement ceux-ci.
La dévotion, le recueillement est présent partout. Il est transmis de génération en génération. Il est captivant d’observer les enfants mimant le comportement des adultes dans les lieux sacrés. Les parents donnent parfois des consignes mais plus souvent, les enfants observent puis copient. Les parents se prosternent trois fois, les enfants en feront autant. Et si les effluves d’encens et la fumée âcre des bougies faites de gras végétal incommodent la mère, elles en feront autant pour sa fille.
Nul pays plus bouddhiste que le Bouthan. Les monastères y sont nombreux, les moines tout autant avec 35 000 d’entre eux sur une population de 700 000. Aussi photogénique soient-ils, les lieux sacrés s’offrent difficilement en photo. Des règles strictes existent: pas de photos dans les temples! Jamais. Les moines veillent au grain, les guides touristiques également. Alors que dans plusieurs autres régions que j’ai visitées (Dolpo – Népal, Ladakh – Inde, Zanskar – Inde, Mongolie) la photo dans les temples était possible après avoir obtenu la permission, rien à faire au Bouthan. Gare au guide qui intercéderait auprès des moines pour obtenir une permission au profit de ses clients. Il pourrait sans doute se faire retirer le très couru (et nécessaire) permis de guide. Voilà pourquoi le Bouthan n’est peut-être pas le premier pays à visiter pour faire vos premières expériences photographiques des monastères. Vive le Ladakh et le Zanskar – dits «le Petit Tibet» – pour vous initier au bouddhisme et à ses pratiques.
Le Bouthan n’est-il pas le pays du bonheur? Vrai qu’un indice existe, vrai que les scènes de la vie quotidienne témoignent d’une belle quiétude et sérénité dans ce pays. Sur les routes, point de klaxons bruyants comme dans l’Inde voisine. Et les enfants s’amusent avec ce qui leur tombe sous la main. Le départ ou le retour de l’école sont des moments de joyeuses rencontres. Le magnifique costume traditionnel est porté par une large partie de la population, lorsque les individus sont dans leurs fonctions de travail ou encore, pour les enfants, lorsqu’ils vont à l’école.
L’universalité existe. Et c’est souvent en voyage que je le réalise. Alors que j’étais dans un tout petit et reculé village dans l’Est du Bouthan, ce vieil homme est venu vers moi. Je ne parle pas le dzongkha mais j’avais deux bouthanais avec moi qui pouvaient traduire. Le vieillard m’a posé deux questions: comment trouvais-je le Bouthan et allais-je revenir. Autant le Bouthan est magnifique, autant je ne pouvais savoir si je reviendrais au Bouthan. Les Bouthanais ont transmis ma réponse au vieillard mais ce dernier s’est lancé dans un long monologue très doux où la mélancolie, la nostalgie et la sérénité se côtoyaient. Je ne pouvais comprendre ses paroles, et les Bouthanais s’étaient tus, émus, mais je saisissais très bien le propos du vieil homme. Lorsque je reviendrais au Bouthan, il ne serait plus là. Que sa vie a été pleine de belles choses et d’autres plus exigeantes. Il était question de la difficulté de vieillir. Le vieil homme ne me lâchait pas du regard en me racontent le tout. Je lui ai pris la main et je ne l’ai pas lâché non plus. Raconte-moi ta vie compagnon de route. Nous n’avons pas les mêmes mots mais les grandes situations de vie sont partout les mêmes. Et ta voix se fait se comprendre.
On revient du Bouthan avec le regard ailleurs, rêveur. Le Shangri-La n’existe peut-être pas mais y’a un lieu qui s’y rapproche. Ce lieu n’est pas sans défaut: on aimerait davantage de souplesse pour les photographes. On aimerait aussi que le coût du visa quotidien ne soit pas aussi élevé. Mais que faire lorsqu’un pays croit qu’un nombre trop élevé de touristes puisse avoir une influence négative sur le bonheur de ses habitants? Accepter et se résigner car ce sont des décisions qui sont prises dans l’intérêt du plus grand nombre. Ainsi va le Bouthan.
Pour ceux qui veulent découvrir de magnifiques coins d’Asie, je vous recommande de faire appel à mes bons copains Rachel et Gailson, propriétaires de l’agence de voyage d’aventure Voyages Karma India. Ils pourront bien vous conseiller et vous offrir de superbes itinéraires, soit pour le Petit Tibet, l’Inde, le Bouthan ou encore le Sikkhim. N’hésitez pas à commenter. Vos mots sont importants. Et je suis bien conscient que les propositions commerciales qui suivent sont en parfaite contradiction avec le propos bouddhiste qui a précédé. 😉
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Une parenthèse de beauté et de simplicité (volontaire ou non) pour nous aider à passer au travers de ce mois, le plus commerciale de l’année, qu’est le mois de décembre.
Tu as dû adorer ton voyage. Merci de nous le partager avec tes photos (magnifiques) et ton texte que j’ai lu avec intérêt.
Passes de belles fêtes de fin d’année
Merci Catherine. Très gentil. Bon temps des Fêtes à toi aussi. 🙂
Magnifique ! La lecture et les photos. Merci pour le partage ! Une destination de rêve !
Très beau post: texte et photos. Oui j’ai déjà entendu parler du Bhoutan et que ce pays vaut le détour!! La rencontre et la discussion avec le vieux monsieur sont très touchants!
Merci pour vos bons mots. C’est vrai que le Bouthan est une destination de choix. Et les rencontres qu’on y fait sont sans pareil. Vous avez tout à fait raison. 🙂
Les photos sont magnifiques, et les paroles nous font voyager … La photo de Rachel raconte une rencontre d’une grande tendresse qui touche particulièrement. Merci pour ce moment grâce.
Tu as raison Sylvain. Rachel m’a fait le cadeau d’une photo magnifique du moment. Si ce dernier était gravé dans mon coeur, grâce à la photo, il est également inscrit dans la mémoire.