Et si on pouvait créer la noirceur à volonté pour mieux ressortir notre sujet? Si on pouvait générer la lumière là où on le souhaite pour produire notre mise en scène? Avec votre appareil photo et un flash déporté, voilà que vous ne prenez plus des photos mais vous créez une situation et vous lui donnez l’atmosphère que vous souhaitez. Récit d’une sortie photo où le baptême d’un équipement s’est transformé en expérimentation.
Bon début de semaine à vous tous et merci d’être à nouveau à notre rendez-vous. Je suis conscient que j’amorce souvent mes articles de la même façon – un peu comme Henri Vernes avec les Bob Morane – mais je ne puis penser à une meilleure façon de vous saluer qu’en vous remerciant d’être là. Sans son lectorat, ce blogue n’a pas sa raison d’être et d’exister.
J’avais besoin de trouver un prétexte pour utiliser et apprivoiser mon nouveau système de déclenchement de mes flashs, celui du Phottix Odin. Jusqu’à maintenant, je misais sur le nouveau système radio propre à Canon et à la combinaison du flash Canon 600 EX RT et l’émetteur Yongnuo E3 RT. Mais pour différentes raisons, dont l’une en raison de ma vision, j’ai choisi de privilégier l’écran plus grand de l’émetteur Odin de Phottix. Inspiré par une photo que j’ai vu cette semaine, j’ai donc choisi de tester mon nouvel équipement au Jardin botanique de Montréal. Toutefois, je suis toujours toujours dans l’esprit et la continuité de la nuit américaine, c’est-à-dire le recours au bracketing et au flash, dont je vous ai entretenu au cours des dernières semaines. Cette semaine, nous allons toutefois pousser notre cheminement plus à fond. Pourquoi ne pas créer le noir complet, puis ensuite créer la lumière avec notre flash.
Allons-y par étape. Primo, il faut trouver un sujet ayant une certaine distance avec son arrière-plan. Si l’arrière-plan est trop près de notre sujet, l’éclair du flash va trop illuminer cet arrière-plan. Dans ce cas-ci, j’ai choisi cette fleur qui avait une certaine distance avec son feuillage. Lors de ma sortie, le ciel était très nuageux créant une belle lumière diffuse, ce qui convient très bien pour la macrophotographie. J’ai capté cette photo avec trépied et ma lentille macro Tamron 90mm sans l’aide d’un flash. ISO 100, ouverture F8, 1/60 seconde. Dans mon traitement numérique, j’ai ajouté un vignettage un peu prononcé en contour.
Je commence ensuite à créer le noir. Je sous-expose la photo jusqu’à la limite imposée par mon boîtier lorsqu’un flash y est greffé, soit 1/250 seconde. Rappelons-nous que l’exposition précédente était de 1/60 seconde. Selon le photomètre de l’appareil, c’était l’exposition nécessaire pour obtenir un rendu juste et suffisant pour réussir la photo. À partir de 1/60 seconde, plus la vitesse sera élevée, plus l’obscurité sera créée. J’ai mis mon flash sur mon boîtier. L’endroit où est localisé le flash n’est pas le meilleur puisque je peux plus difficilement diriger le faisceau de lumière là où je le souhaite. Le faisceau accroche juste le haut de la fleur. Le noir se créé dans le feuillage mais la lumière sur la fleur n’est pas la meilleure. ISO 100, vitesse 1/250 seconde, ouverture F8.
Voilà où entre en jeu mon nouvel équipement. Avec un émetteur et un récepteur sur lequel repose notre flash, nous sommes en mesure de dégriffer notre flash de notre boîtier pour le déporter et orienter la lumière là où nous le souhaitons. J’ai mis mon boîtier en mode noirceur. En ayant recours au mode manuel, j’ai choisi d’amener la vitesse de mon boîtier à 1/2000 sec. Forcément, j’ai demandé à mon émetteur de se mettre en mode «high sync» (vitesse élevée) afin de pouvoir sortir du carcan du 1/250 seconde imposé par le boîtier. La vaste majorité (sinon la totalité) des boîtiers ont une limite, qu’il s’agisse de 1/200, 1/250 seconde. C’est normal. La combinaison flash/boîtier cherche d’abord et avant tout à créer un équilibre avec la lumière ambiante. Exceptionnellement, on veut sortir de ces paramètres pour volontairement sous-exposer nos photos comme c’est le cas cette semaine. Il faut alors indiquer à notre transmetteur qu’on veut dorénavant opérer en mode «High sync». Mon ouverture dans ce cas-ci était de F5.6 afin de réduire la portée de mon flash. (Note: un jour, dans un vidéo, j’aborderai les principes du flash cobra. C’est vraiment un autre monde mais avec beaucoup de possibilités lorsqu’on en comprend les rouages.) Incidemment, je tenais mon flash dans une main et privilégiait le retardateur (2 secondes) pour me mettre en position. Dans mon traitement numérique, j’ai noirci quelques détails pour ne laisser que la fleur et l’évocation de quelques feuilles.
Dans le cas de la photo ci-dessus – tout comme dans la 1ère photo – j’ai fait plusieurs essais avec mon flash, tantôt localisant ce dernier de façon latérale (à gauche ou à droite), tantôt au-dessus de la fleur. Ce résultat-ci m’est apparu le plus convaincant. ISO 100, vitesse 1/4000 seconde, ouverture: 6.3 Le choix de mon ouverture n’était pas dicté par la profondeur de champ que je souhaitais mais plutôt par son influence sur la portée du faisceau lumineux de mon flash.
Voici une autre situation que j’ai exploitée. Dans ce cas-ci, il s’agit d’une photo macro sans artifice. ISO 100, ouverture F8, vitesse 1/125 seconde. Aucun flash. Durée d’exposition déterminée par le photomètre de mon appareil. Dans mon traitement numérique, j’ai ajouté du vignettage afin d’assombrir les contours de la photo et de mener votre regard vers son centre et les fleurs. Dans Lightroom, j’ai également utilisé l’outil «radial» pour ajouté un peu de hautes lumières aux trois fleurs.
J’ai eu recours au flash déporté de même qu’à une sous-exposition sévère pour cette photo. ISO 100, ouverture F5.6, vitesse 1/8000 seconde. Oui, oui, vous avez bien lu: 1/8000 seconde. Voilà habituellement la vitesse d’exposition maximale que peuvent nous permettre les émetteurs. Dans mon traitement numérique, j’ai légèrement noirci quelques éléments ça et là. Ceux qui sont des lecteurs assidus de mon blogue savent combien j’affectionne obtenir des résultats directement dans le boîtier plutôt que de recourir au traitement logiciel pour y parvenir – d’où la sous-exposition sévère pour créer cette obscurité plutôt que de la produire dans notre chambre noire numérique.
Je suis conscient que plusieurs aiment probablement les photos plus «naturelles», privilégiant la lumière ambiante. Je ne cherche pas à imposer l’esthétisme obtenu avec la lumière artificielle du flash. Toutefois, j’aime beaucoup les possibilités créatives qui nous sont offertes lorsqu’on comprend qu’en manipulant les vitesses d’exposition, on peut créer la sous-exposition, voire l’obscurité. Et par la suite, grâce à notre flash déporté – c’est-à-dire libéré de la griffe du boîtier – on peut déplacer ce dernier et jouer avec son intensité pour mettre l’accent spécifiquement sur un sujet, et par surcroît créer une ambiance. Comme je l’indiquais précédemment, ça nous permet de jouer au metteur en scène. Qu’est-ce que je met en vedette, avec quelle intensité d’éclairage et selon quel angle. Voilà autant d’éléments que vous avez soudainement dans votre sac photo. Aujourd’hui, notre sujet était des fleurs. Demain, ça pourrait être de la photo d’objets ou encore du portrait. Tout est maintenant possible et à votre portée.
J’espère que l’article de cette semaine vous a plu. N’hésitez pas à commenter ou encore à poser des questions, voire à faire des suggestions pour de prochains sujets d’article. Vos mots sont importants.
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peux t’on faire des clichées ressemblant au vos photos splendides avec une Lumia 1020? Si oui, j’aurais besoins de meilleurs de conseilles, y compris avec un flash portable. Merci Monsieur de prendre ces quelques mots en considération. Mon e-mail: douxleopard@gmail.com……………………………amitiés FEKHAR Aissa
Bonjour. La photo avec portable a ses qualités et ses avantages. Au chapitre des fonctionnalités, il y a toutefois des éléments absents qui ne permettent pas – pour le moment – de réaliser des photos avec un portable comme celles que j’ai réalisées pour l’article. Merci de votre intérêt.
Belle créativité dans le cas présent, même si la technologie de postproduction est un peu à l’oeuvre.
Merci pour vos explications claires et précises comme toujours.