Vous avez le mandat de capter des photos pour un événement. L’environnement est ingrat. Des dizaines de personnes sont massées aux abords de l’endroit et retiennent davantage l’attention que votre sujet principal. Des détails et des objets font distraction. Que faire pour obtenir des photos qui sont jouables? Ouf, plusieurs options s’offrent à vous. Celle du choix de la perspective est probablement l’une des meilleures pour vous en sortir.
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L’article d’aujourd’hui a été inspiré par un défi qui j’ai eu à relever il y a quelques semaines. Il s’agissait de capter les photos d’une compétition scientifique intitulée «Science on tourne» mettant en lice des équipes de niveau collégial. Les équipes avaient à créer une machine robotisée devant cueillir le plus grand nombre de balles de golf dans un périmètre et déposer celles-ci dans une boîte à cet effet. Les équipes avaient cinq minutes pour assembler leur objet puis déployer celui-ci sur la surface de compétition avant de démarrer le mécanisme. Vous pouvez comprendre le principe avec la photo ci-jointe. (Vous pouvez cliquer sur la photo pour la visionner en grand format. Non il ne s’agit pas d’un chef-d’oeuvre. 🙂 ) Elle illustre également le contexte visuel de la compétition. Objets hétéroclites, proximité des spectateurs, architecture d’une cafétéria, poubelles et bacs de recyclage à l’horizon, machines distributrices. Vous devinez le défi.
Que faire alors? Quelles sont les options qui s’offrent à nous pour tenter de maximiser le propos de notre photo? Pour minimiser les détails encombrants?
Commençons par trois techniques que vous connaissez déjà: la profondeur de champ, la compensation d’exposition et le flash ainsi le cadrage, surtout le cadrage «rentre-d’dans». Les trois techniques sont utilisées dans la photo ci-contre. J’ai profité de la période de montage des objets robotisés pour faire des photos des compétiteurs. Dans ce cas-ci, j’ai choisi de faire un cadrage vertical (portrait) pour porter toute l’attention sur le participant en train de procéder au montage d’une des sections de son objet. J’ai cadré serré, très serré, en mode «rentre d’dans». Puisque nous étions en intérieur, j’ai travaillé au flash ce qui me permettait de, non seulement, sous-exposer l’environnement ambiant mais donner un coup de flash à mon sujet principal. Durée d’exposition: 1/2oo, ouverture: F4, ISO, ISO: 1600. Vous pouvez observer que la grande ouverture F4 donne un bokeh qui confère du flou aux spectateurs et autres compétiteurs à l’arrière.
Une autre technique que j’ai utilisée est en lien avec l’article de la semaine dernière, soit la coloration sélective. Dans le cas de la photo ci-dessus, je captais les participants dans leurs préparatifs. Le bokeh était assez réussi grâce à une grande ouverture mais la machine distributrice à l’arrière, avec ses couleurs criardes, était une source de distraction. J’ai donc choisi de désaturer l’arrière-plan de la photo pour que notre regard soit davantage porté vers l’objet et ses concepteurs.
Toutefois, c’est véritablement la plongée et la contre-plongée qui se sont avérées mes meilleures complices. Rappelons qu’au moment de prendre votre photo, vous déterminez votre angle de vue. Allez-vous vous pencher vers votre sujet comme dans le cas de la photo ci-dessus? Vous faites alors une plongée vers votre sujet. Si vous adoptez un angle de vue partant du bas vers votre sujet plus haut, vous créez alors une contre-plongée. Il y a des interprétations qui viennent avec le choix de la perspective. Un regard en plongée sur un être humain pour vouloir exprimer la domination, le regard hautain. À l’inverse, grâce à la contre-plongée, on peut grandir des personnes, leur conférer une ampleur, leur donner une signification «plus grande que nature». Sauf que dans le cas de notre défi événementiel, il s’agissait moins de conférer une certaine dimension à nos sujets que de tenter d’éliminer des éléments superflus. J’aime bien la dimension géométrique qui se dégage de cette photo portant sur les préparatifs de la surface de compétition.
Grâce à la contre-plongée, je suis parvenu à capter certaines photos des participants en plein montage en réduisant au maximum l’environnement externe. Dans le cas de la 2e photo du haut, je suis parvenu, en me déplaçant quelque peu, à dissimuler partiellement une étudiante à l’arrière-plan derrière certains détails de l’objet robotisé.
Dans ce cas-ci, la plongée m’aura permis de capter le dernier coup d’oeil des juges avant que l’objet robotisé soit mis en marche. Je m’étais installé sur un podium à proximité pour gagner en hauteur et obtenir cet angle de vue en plongée. Je parviens à réduire, mais non éliminer, la présence de la foule aux abords de la surface de compétition. Notre attention par contre est guidée par le regard du juge.
Vous connaissez certainement le proverbe: «À l’impossible, nul n’est tenu.» Il est juste dans plusieurs situations mais bien souvent, dans le domaine des photos, on s’attend quand même à l’impossible. Malgré des conditions ingrates et difficiles, nos clients s’attendent à ce qu’on puisse produire des photos «hors de l’ordinaire». Surtout qu’avec Photoshop, on s’attend à ce qu’on transforme l’ordinaire en extraordinaire. Dans le cadre de cette compétition scientifique, j’ai eu recours à plusieurs techniques pour tenter de produire au final certaines photos de reportage en ayant eu le moins possible recours à du traitement numérique. Je ne vous dis pas que les photos sont des chef-d’oeuvres, loin de là, mais elles racontent chacune une histoire avec le moins d’éléments distrayants possibles.
J’espère que cet article vous aura plu. Comment parvenez-vous à sortir des photos malgré des situations ingrates? N’hésitez pas à commenter. Vos mots sont importants.
Super article qui m’ouvre des horizons nouveaux bravo
Merci Louis pour tes bons conseils, je trouve que les résultats sont très probants. Je reconnais la générosité du prof en toi. Claire