Le Canon M5 semblait être (finalement diront plusieurs!) le premier boîtier sans miroir Canon «expert» tentant de se rapprocher de ses homologues avec miroir ou encore de ses compétiteurs mis en marché depuis longtemps par d’autres manufacturiers. Après en avoir fait l’acquisition en septembre dernier (2017), voici les constats qui se dégagent de mes premiers mois d’utilisation. Belles surprises, plaisirs… et craintes d’un rendez-vous manqué pour Canon.
Merci chers lecteurs d’être à nouveau à ce rendez-vous. J’espère que votre année photo 2018 s’amorce comme vous l’espériez. J’y reviendrai mais j’ai le sentiment que la prochaine année nous réserve des avancées fort intéressantes, particulièrement au chapitre des logiciels photo.
Depuis quelques année, j’ai jeté un coup d’œil du côté des boîtiers sans miroir. Tout comme vous, je constatais les avancées technologiques fort importantes de Sony dans le domaine, tout comme Fujifilm, Olympus, Nikon et plusieurs autres. Tous ont pu observer que Canon était à la traîne. Certes, le manufacturier japonais avait produit quelques boîtiers sans miroir (M, M3) mais ceux-ci ne faisaient pas le poids face aux nombreux modèles concurrents. Canon n’affichait certainement pas une grande conviction quant à ses chances de succès dans ce créneau.
De guerre lasse, à défaut qu’un boîtier sans miroir Canon qui me convenait, j’ai fait une incursion du côté de Fujifilm. L’expérience m’avait laissé dubitatif. La qualité photo Fuji est indéniable mais le modèle que j’avais retenu pour expérimenter le sans-miroir était doté d’un système autofocus peu réactif – problème reconnu par la direction et qui a handicapé la gamme Fuji pendant quelques temps. Je découvrais – sans joie – le lecteur électronique et la durée en conséquence des piles. Je devais également investir dans une nouvelle gamme d’optiques si je poursuivais. Au bout du compte, j’ai choisi d’abandonner Fujifilm et d’attendre un éventuel boîtier de Canon qui pourrait se rapprocher de mes besoins.
Le Canon M5 a fait son apparition sur le marché en décembre 2016. Après avoir lu les critiques et les premiers avis des utilisateurs, j’ai donc profité d’une occasion sur le marché de l’usagé pour en faire l’acquisition. Et jusqu’à ce jour, je ne suis certainement pas déçu de ce que je découvre de plus en plus avec ce boîtier.
Au niveau de ses caractéristiques, disons qu’avec le M5, Canon arrive dans le registre des boîtiers sérieux. Pro? Non. Expert? Disons que c’est certainement une proposition qui va dans cette direction. Les intéressés pourront prendre connaissance de l’ensemble des caractéristiques de l’appareil en cliquant ici. Pour ma part, j’apprécie la taille du capteur (CMOS 24,2 megapixels), la présence d’un viseur (essentiel pour moi même si électronique), la rapidité du moteur de la mise au point, la prise de vue à 7 images/seconde, la qualité de l’écran arrière et son mode tactile. J’aime également la correction pour la stabilité de l’appareil lorsqu’on prend des poses plus longues. Ça permet des photos comme ci-dessus à mains levées (ISO 100, 0,4 seconde, F11).
Les rafales d’image pour le sport sont d’une grande efficacité même si mon boîtier Canon 5D mark III reste mon outil de prédilection. En mauvaise luminosité comme c’était le cas de la photo ci-dessus (F2, 1/500 sec), les rafales ont bien opérées grâce aussi au merveilleux objectif Canon EF-M 22mm F2.0. Le capteur caracolait à 6 400 ISO mais le niveau de bruit était fort acceptable. Un léger traitement dans Lightroom a permis de corriger le début des imperfections. Évidemment, je préfère travailler les activités sportives avec un lecteur optique puisque le lecteur électronique devient aveugle lorsqu’on rafale. Ça surprend au début mais j’ai apprivoisé. Au final, comme solution de dépannage pour du sport, le M5 peut très bien se tirer d’affaire.
Dans le cas de la photo ci-contre en basse lumière à 1 600 ISO, le M5 tire bien son épingle du jeu grâce à l’objectif 22mm(F2.0, 1/40 seconde). La montée en bruit est tout à fait raisonnable et l’ensemble des données du capteur CMOS 24 megapixels permet de récupérer les détails dans les ombres facilement.
Là où je trouve que le Canon M5 s’exprime le mieux est au chapitre de la photo de rue surtout avec l’objectif 22mm qui devient l’équivalent d’un 35mm pour un capteur plein format. Est-ce la légèreté du boîtier? Son côté baroudeur? Le fait qu’il passe relativement inaperçu – au même titre qu’un appareil compact? Toujours est-il que le Canon M5 semble s’exprimer pleinement. Confiant dans les paramètres Canon, je n’hésite pas à privilégier le mode P (programme) pour ma photo de rue. L’appareil réagit toujours promptement, n’a aucune difficulté à faire sa mise au point. À l’occasion, je profite de l’écran tactile pour déterminer l’endroit de la mise au point. Parfois, Canon fait l’impasse en raison d’un des paramètres de son logiciel – qu’on ne peut malheureusement désactiver – et qui calibre la mesure d’exposition selon l’endroit où on a choisi de faire la mise au point. Par exemple, si je fais une mise au point sur un manteau noir, le photomètre croit important de ramener le noir vers le gris neutre 18%, créant ainsi une surexposition généralisée. Grrrr! Mon appareil compact Canon GX5 est doté du même paramètre. Ça bousille immanquablement l’exposition que je voulais et je dois me rabattre sur la fonction de mémorisation d’exposition pour contourner le paramètre. Pourquoi faire simple! (Note: si vous connaissez une façon de désactiver la fonction, prière de me faire connaître et de partager. Je vous en serai très reconnaissant 🙂 ).
Autant en mode urbain qu’en mode paysage, le Canon M5 se tire bien d’affaire. J’ai aussi utilisé l’objectif 15-45mm f/3,5-6,3 (équivalent à un 24-72 mm). L’objectif s’harmonise bien avec le boîtier, autant au chapitre de l’ergonomie que du poids. Par contre, côté lumineux, l’objectif fait le boulot lorsque la lumière est suffisante et abondante mais s’avouera vaincu en basse lumière.
Perfectible? Que oui.
Le Canon M5 est-il parfait à tous points de vue? Que non. Il a plusieurs atouts que nous n’avons pas tous énumérés mais dans l’ensemble, le M5 représente une avancée significative pour Canon dans le sans-miroir. La preuve en est que le manufacturier japonais a déjà sorti un M6 qui reprend plusieurs des caractéristiques du M5, bonifie certaines mais prive le M6 d’un viseur électronique, outil essentiel pour moi.
Pour un boîtier qui vise les «experts», je trouve dommage que le M5 n’aille pas repris certaines des fonctions qu’on retrouve dans les boîtiers pro avec miroir. Évidemment, la fonction pour le HDR est présente et le tout donne de bons résultats. Par contre, on ne retrouve pas la fonction permettant la double exposition, fonction que Canon avait finalement intégré sur le 5D mark III. Et si l’ergonomie du boîtier est très réussie et les matériaux solides, celui-ci de même que les objectifs ne sont pas aussi bien protégé des éléments que peuvent l’être les boîtiers pro de Canon. À ce chapitre, dois-je ajouter que la durée de vie des piles est vite atteinte comparativement à celles des appareils avec miroir. La leçon s’apprend vite et je vous recommande – pour peu que vous faites des sorties photo prolongées – de joindre dans votre sac deux piles génériques additionnelles.
Le talon d’Achille actuellement pour Canon réside encore toutefois en l’absence d’une gamme élargie d’objectifs M. Au mieux, on peut considérer l’offre comme étant modeste. J’ai dénombré 7 objectifs Canon M de même qu’un adaptateur (essentiel) pour les autres objectifs de la marque. Pire encore, même des manufacturiers d’objectifs tiers (Tamron, Sigma, Samyang) considèrent à peine le marché des boîtiers M de Canon. Tamron a un seul objectif conçu pour monture M, tout autant pour Sigma et Samyang (Rokinon) a deux ou trois objectifs (dont un fish-eye 8mm). C’est mince. Très mince. Mes recherches pour cet article m’ont également amener à découvrir un nouveau joueur chinois, 7artisans, qui produit des lentilles pour les appareils sans-miroir. De qualité semble-t-il.
Certes, lorsqu’on a une gamme variée d’objectifs Canon (ou autres) comme dans mon cas, on peut se dire qu’avec l’adaptateur, on pourra être servi. C’est vrai. Ceci étant, j’ai travaillé avec l’adaptateur et ma pancake Canon 40mm, pourtant mince et légère. Le poids ajouté de l’adaptateur et de l’objectif faisait en sorte que la manipulation de l’ensemble boîtier-adaptateur-objectif m’apparaissait déséquilibrée. Je n’ose imaginer joindre l’adaptateur et mon objectif Canon 24-70mm F2.8 ou pire, mon 70-200mm F2.8. L’équilibre, c’est aussi essentiel pour la prise en main et bien travailler.
En définitive, le Canon M5 est certainement un pas important (enfin!) dans la bonne direction. Pour mon utilisation personnelle et professionnelle, le Canon M5 reste un boîtier d’appoint. Lorsque j’ai des mandats exigeants et dans des conditions qui le sont tout autant, j’ai encore le réflexe de me tourner vers une valeur sûre, soit mon Canon 5D mark III. Par contre, le M5 mérite sa place dans notre sac photo et pour ceux et celles qui, par exemple, privilégient la photo de rue, il pourra facilement votre principal outil.
J’espère que l’article d’aujourd’hui vous a plu. N’hésitez pas à commenter ou encore à me poser des questions. Vos mots sont importants tout autant que votre présence. Elle est essentielle.
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Vraiment je trouve ça tres bonne vous étè a felicite magnifique
je suis satisfaite de mon appareil photo et je peux aussi ajouter des filtres sur mon objectif afin de garder une profondeur de champ et d’autres effets,j’ai le filtre ND qui ma facilite l’exposition en mouvement ou en filé…et je vais aussi m’en prendre un en effet polarisant pour garder des couleurs plus vives et saturées…celui que j’ai en ce moment donne plus de lumière et le ciel est moins écrasé…il faut en faire des réglages afin de ne pas aller retoucher sur des logiciels…