Le plaisir de la photo vintage. De la photo «rétro». Celle qui évoque l’esthétisme d’une autre époque, celui d’un autre rendu graphique. C’est celle aussi qui nous ramène beaucoup à «l’atmosphère» dans laquelle baigne notre photo. La photo vintage, c’est aussi dire parfois qu’on se désengage de cette course aux mégapixels et au super piqué des objectifs. Parce qu’il reste une beauté certaine dans le flou, non?
Bonjour à vous tous et merci d’entre encore une fois à notre rendez-vous. Au gré de votre lecture, n’hésitez pas à cliquer sur les photos si vous souhaitez voir celles-ci en grand format.
Intéressant de constater l’intérêt pour la photo vintage, dite «rétro». Autant on constate bien la course aux optiques top qualité avec le super piqué, aux capteurs avec une sensibilité de plus en plus accrue, autant on voit également un engouement qui ne se dément pas pour l’équipement photographique argentique, voire pour des optiques permettant de renouer avec le rendu d’une autre époque. Qu’il s’agisse d’objectifs «pinhole», holga, de vieux objectifs russes, de Petzval et tant d’autres, plusieurs photographes sont à la recherche de pièces d’équipement permettant de réaliser des photos qui se distinguent et font bande à part. Des manufacturiers produisent volontairement des objectifs au rendu moelleux, au bokeh atypique, au vignettage très prononcé ou encore avec une facilité à produire des halos lumineux («flare»). La lomographie a un nombre grandissant d’adeptes qui veulent s’éloigner des photos trop lisses et trop parfaites et n’ont pas peur d’un peu de hasard, d’aléatoire et d’effets graphiques apparents dans leurs photos. J’ai pris moi-même position sur cette recherche impérative de la perfection dans un article que j’ai écrit sur le diktat du piqué.
Si l’on ne dispose pas d’équipement d’une autre époque, il est facile de façon numérique et logicielle de pouvoir obtenir un rendu graphique évoquant le style d’une autre époque. Dans le cas de la photo ci-dessous, l’aspect rétro a été obtenu de façon logicielle, grâce dans ce cas-ci au logiciel gratuit Analog Efex Pro de la suite de Google Nik’s Software. Dépêchez-vous de télécharger cette suite logicielle si votre système d’exploitation peut toujours l’accueillir. Ces merveilleux outils de Nik’s ayant été vendu à DXOmark, ceux-ci seront incorporés dans DXOPhotolab.
On remarquera dans la photo ci-dessus le rendu des couleurs délavé, le vignetage très prononcé de même qu’un grain accentué.
Tous les sujets et toutes les photos peuvent-elles se prêter à un look «rétro» ou vintage? Tout dépend de votre cheminement photographique. Je rencontre occasionnellement des photographes qui travaillent dorénavant exclusivement en argentique avec de l’équipement d’ancienne génération. Dans lequel cas, évidemment ceux-ci choisiront leurs sujets en conséquence et obtiendront immanquablement un rendu bien particulier.
Par contre, pour d’autres – comme moi – qui font appel à la technologie numérique pour capter les photos, quand choisit-on un rendu vintage plutôt qu’un rendu disons réaliste? Pour ma part, je choisis de me tourner occasionnellement vers le rendu vintage lorsque la combinaison sujet/ambiance m’apparaît être pertinente. Il m’importe tout d’abord que le sujet puisse s’y prêter. L’hypothèse ne m’effleurerait pas l’esprit dans le cas d’une photo de rue avec un graffiti très contemporain en toile de fond. C’est un point de repère qui est le mien, mais d’aucuns pourraient voir la chose autrement.
L’autre élément que j’apprécie beaucoup du rendu vintage est l’ambiance qu’il confère à une photo. La combinaison ambiance/sujet, surtout on veut donner un cachet intemporel à notre photo, est très bien servi avec un rendu vintage. Ce cloître que j’ai photographié dans diverses circonstances se prête bien à un rendu qui appelle une autre époque. Les styles graphiques dans ces cas-ci ont été obtenu de façon logicielle avec Analog Efex Pro.
On le mentionnait précédemment, le look vintage peut également s’obtenir grâce à des équipements à cet effet. J’ai du plaisir à obtenir un look vintage grâce à mon objectif Composer de Lensbaby même si à l’origine, je m’étais intéressé à cet objectif grâce à ses possibilités de décentrement.
J’ai photographié le Stade olympique (Montréal) à maintes reprises mais voici un rendu assez particulier et unique. L’objectif Composer de Lensbaby (1ère génération) est un équivalent 50mm dont l’ouverture maximale est de F2 si ma mémoire m’est fidèle. Le flou typique de l’objectif (avec mise au point manuelle), le vignettage important de même que les distorsions renvoient vers le rendu d’un objectif trou d’épingle («pinhole»). Dans mon traitement dans Lightroom, j’ai désaturé ma photo pour compléter le tout.
Dans le cas de la photo ci-haut, le rendu moelleux à souhait de l’objectif Lensbaby sert bien le sujet. En fait, il convient parfaitement pour créer une ambiance. Bien sûr, la fenêtre retient notre regard puisqu’elle est l’élément sur lequel est fait la mise au point. Mais plusieurs retiendront davantage l’ambiance qui se dégage. Une ambiance qui a un certain charme intemporel.
Idem pour le pavillon chinois au Jardin botanique (Montréal). Charme d’époque toujours actuel aujourd’hui. Dans ce cas-ci, outre le recours à l’objectif Lensbaby, j’ai fait appel à filtre «Fini mat» dans Luminar 2018 de Skylum pour obtenir ce rendu vintage.
Même la photo de rue avec la Lensbaby peut donner un rendu qui se prête bien à un traitement vintage au bout duquel on obtient un mélange de holga et de pinhole.
J’ai particulièrement le goût de finir mon article d’aujourd’hui avec la photo ci-dessus. Floue, peu précise. Qui date d’hier mais pourrait avoir été prise il y a dix ans, vingt, peut-être quarante ou cinquante ans. Elle me rappelle des photos que mon père, ou des oncles, ou des voisins auraient prises. Peut-être serait-elle resté sur la pellicule du négatif tout simplement puisque, après tout, elle est floue. Donc, pas réussie selon certains. Mais en la voyant et en la traitant, j’ai juste eu le plaisir de me laisser aller dans l’évocation, l’ambiance et le retour à l’enfance. Le plaisir du vintage, c’est aussi ça. 🙂
J’espère que l’article d’aujourd’hui vous a plu. Faites-vous de la photo lomographique? Du traitement vintage à l’occasion? N’hésitez pas à commenter. Vos mots sont importants et votre présence essentielle.
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A reblogué ceci sur mahmoudoun.
C’est assez incoyable à quel point les disciplines artistiques se chevauchent au niveau de l’équipement. Côté production sonore, où tout est digital et ultra-précis et « clean », il y a toujours cet engouement pour les équipements « vintage », qui sont « lo-fi », qui distortionnent, mais qui … évoquent une autre époque. Fascinant! Merci de mettre en lumière cette formidable approche.
Merci de partager Sylvain des pratiques «vintage» qui ont également lieu dans d’autres disciplines artistiques. J’en n’étais pas conscient pour les pratiques dans le domaine de la musique. Merci pour les infos et le partage.