Photographier la neige | Tutoriel. L’hiver vient de nous quitter…en principe…mais nous ne sommes à l’abri de quelques surprises hivernales. Voilà de quoi faire fuir même les plus endurcis et ceux même si le printemps devrait être des nôtres – du moins selon le calendrier. Avant que l’hiver nous quitte pour de bon, quelques trucs et conseils pour bien capter la neige. Quelle vitesse privilégier? Quel traitement dans notre chambre noire numérique? Ces conseils vous seront utiles pour la prochaine saison froide…ou encore pour vos photos printanières, estivales ou automnales. Quoi?! Eh oui, vous avez bien lu. Un dernier coup de chapeau à l’hiver pour mieux réussir nos photos dans des conditions météo moins clémentes.
Bon début de semaine à vous tous et merci d’être à nouveau à rendez-vous. J’ai profité d’une (vraie) tempête de neige que nous avons connu il y a quelques jours pour capter des photos. Je souhaitais le faire comme un photojournaliste. En pareille circonstance, je m’amuse à prendre le rôle d’un photographe pour un quotidien à qui on confierait le mandat d’aller capter des photos pour le bénéfice d’un article sur la tempête en cours. Même s’il s’agit de mon intention initiale, mon oeil esthétique prend le dessus à un moment donné tout comme le formateur en moi. Mon article de cette semaine est un condensé de plusieurs éléments formateurs qui me sont venus à l’esprit pendant ma sortie en pleine tempête.
Comment capter la neige? Comment illustrer le mauvais temps? Pour le bénéfice d’un quotidien, on capte généralement en photo des citoyens aux prises avec les inconvénients de la tempête ou encore en train de pratiquer certaines activités courantes malgré le mauvais temps. C’est cette dernière situation que j’ai choisi de capter avec ce joggeur. En examinant cette photo en grand format, vous verrez que j’ai eu recours à une vitesse rapide (1/640 sec. F8, 400 ISO, objectif fixe 50mm, bracketing +2/3) pour figer les flocons.
Dans ce cas-ci, le quotidien sera en mesure de coiffer cette photo d’un texte indiquant que la tempête n’a pas fait que des malheureux. Ce sympathique toutou avait deux projets: gambader allègrement dans les bancs de neige puis donner une petite frayeur à un photographe à ras le sol pour le capter. Pour la frayeur, c’était raté. Pour la photo, il est plutôt «top model» non? Vitesse 1/640 sec, F8, ISO 400, objectif fixe 50mm, bracketing +2/3.
Quelle vitesse pour capter la neige?
La vitesse d’obturation a-t-elle une importance pour capter une tempête? Que oui. Particulièrement si vous voulez illustrer les chutes de neige abondantes. Démonstration.
Voici un premier exemple. Pour illustrer des précipitations abondantes, rien ne vaut un fond de couleur (ou noir) solide. La pluie ou la neige qui tombe vont alors ressortir davantage sur ce fond solide. Dans le cas de cette scène dans un jardin chinois, j’ai privilégié une vitesse plutôt lente pour obtenir des filés plutôt que des flocons. Ces filés ont un certain cachet. ISO 100, 1/10 seconde, F22. Cliquez sur la photo pour voir celle-ci en plus grand.
Pour celle-ci, j’ai privilégié une vitesse plus rapide. 1/50 seconde, F10, ISO 100. Les filés s’estompent pour laisser place à des filées de flocons. Les chutes de neige semblent plus abondantes. Mais il y a moyen de faire mieux. Cliquez sur la photo pour voir celle-ci en plus grand. Toutefois, ces filés à cette vitesse d’obturation sont un effet à retenir. Rien de tel pour illustrer la mousson en Asie par exemple. Des précipitations, un fond coloré relativement solide (ou encore noir), une vitesse lente et le tour est joué. Hiver comme été. 🙂
Voilà ci-dessus qui est mieux. Les flocons sont toujours aussi nombreux mais apparaissent plus denses puisque la vitesse plus élevée les a figé en plein vol. 1/125 de seconde, F8, 100 ISO. Et vous devinez le reste: avec une vitesse encore plus élevé, j’aurais pu augmenter la perception quant à la quantité de flocons. Au final, un tirage noir/blanc m’est apparu tout à fait indiqué pour ce sujet.
Quel traitement numérique?
La neige tend des pièges à notre équipement photo. Il est bien connu par exemple que ce dernier tend à ramener des paysages très lumineux (en raison de la neige par exemple) à son point de repère «gris neutre 18%». Votre neige blanche devient alors grise, tout comme une robe de mariée très exposée par la lumière. Votre appareil va sous-exposer celle-ci, la rendant grisâtre. Ce n’est pas souhaitable…mais c’est normal.
Vous pouvez aider votre traitement photo en ayant recours, dès la prise de photo, au bracketing. Dans le cas de ma tempête de neige, j’ai appliqué une compensation de +2/3 dès la prise de vue. Je m’assurais donc d’avoir une légère surexposition tout en veillant à ne pas avoir de pixels brûlés via la lecture de mon histogramme.
Cette technique de surexposition permet de conserver la blancheur de la neige. Toutefois, il faut être conscient qu’elle fait perdre du détail. Rien de grave toutefois, particulièrement si on travaille avec les fichiers RAW. J’ai choisi ici le détail d’une photo captée. On peut voir que le passant est au pas de course dans un sentier de neige. Il y a toutefois peu de détails. On devine les formes dans la neige plutôt que de les voir de façon plus franche. Il y a moyen dans Lightroom de corriger la situation et obtenir plus de détails. Vous pouvez cliquer sur la photo pour l’examiner en grand format.
Grâce au curseur «Hautes lumières» dans Lightroom, vous pouvez accentuer des détails dans des zones plus lumineuses. Le conseil est particulièrement précieux si vous voulez accentuer des détails dans des ciels où les nuages sont très présents. Dans le cas de la photo ci-haut, j’ai diminué les «hautes lumières» jusqu’à leur plus basse valeur (-100) pour remonter le curseur pour les blancs de quelques valeurs. L’un me permet de récupérer des détails et de faire ressortir les formes, l’autre («les blancs») me permet de retrouver la blancheur souhaitée.
On peut voir la différence. Les formes dans la neige sont plus visibles. Les reliefs ont fait leur apparition. Le curseur n’affecte que les zones de hautes lumières, c’est-à-dire les portions les plus blanches. Le curseur diminue l’intensité de celles-ci. Ce faisant, certaines zones d’ombre apparaissent mais sans amener une sous-exposition. La neige prend forme. On peut jouer avec le curseur des blancs pour ramener une tonalité plus blanche à l’ensemble de la scène. Lorsque vous avez une photo avec un ciel passablement nuageux, n’hésitez pas à recourir au curseur «hautes lumières» pour obtenir plus de détails et de reliefs dans vos nuages. Vous verrez alors plus de relief dans vos nuages.
En définitive, lors de tempêtes de neige, quelques ajustements s’imposent. Primo, ne pas hésiter à recourir au bracketing (+1/3, +2/3) pour légèrement surexposer notre photo et ainsi éviter le tristounet gris neutre 18%. Quel sera l’impact quant à votre vitesse d’obturation? Votre vitesse sera légèrement plus lente puisqu’on veut laisser entrer davantage de lumière. Secundo, si des précipitations sont de la partie, vous pourrez – si la situation est pertinente – privilégier une vitesse rapide pour figer les flocons. Le réflexe est le même lorsqu’on est confronté à d’importantes bourrasques ou de grands vents qui balaient la neige ou créent de la poudrerie. S’il y a une belle densité de poudrerie, vous pourriez également privilégier une mesure d’exposition vous donnant une lecture spécifique sur cette densité. Tertio, dans votre traitement numérique dans Lightroom, n’hésitez pas à manipuler le curseur «hautes lumières» pour obtenir davantage de reliefs dans la neige (ou les nuages selon le cas).
La neige et le froid sont des nôtres au Québec trois à cinq mois par année (selon les régions). La neige est donc un élément qu’on gagne à maîtriser sur le plan photographique pour faire de la belle photo. Voilà nos défis saisonniers au Québec et au Canada. Ailleurs, certains doivent relever d’autres défis. Y’a des photographes par exemple doivent combattre le sable et le sel marin qui cherchent constamment à s’infiltrer dans leur équipement photo. Injustice. J’en suis conscient. Ils doivent nous envier. 😉 Bonne semaine et merci de commenter. Vos mots sont importants.
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Merci de démystifier les techniques pour la prise de vue de neige. C’est l’histogramme qui me faisait augmenter de 2/3 mais je comprend maintenant le pourquoi. En développant mes RAW je pourrais avoir une neige blanche aussi grâce à toi. Merci et au plaisir de te lire encore….
Fais plaisir Hélène. Content que ça soit utile. 🙂
Merci pour ces très bons conseils Louis surtout au niveau de la vitesse d’obturation (je faisais déjà une correction d’exposition dans les +) D’habitude, je privilégiais une vitesse rapide pour bien figer les flocons de neige, mais tu me donnes l’envie d’opter pour une vitesse lente afin d’obtenir un filé. Malgré le blues du mois de mars, j’ai presque envie qu’il y ait encore une tempête de neige pour mettre en pratique tes conseils.
merci encore et bonne journée
ps: j’adore la photo du chien qui court vers toi, superbe PDV très dynamique.
Merci Catherine pour ta présence et tes commentaires. Content que ça te donne le goût d’explorer différentes avenues. Avec ton hyperlien, j’espère que les gens découvriront ton beau travail photo. Au plaisir Catherine. 🙂